mardi 16 octobre 2012

Chandigagh


Chandigagh ne présente pas grand intérêt, mais je ne peux m’empêcher d’en parler, ne serait-ce que parce que nous y avons été accueillis, royalement une fois de plus, par Ajit, un ami de Tanay. Jeune cadre d’une entreprise d’immobilier, aisé et à la cool, il nous a reçu dans sa grande et belle maison d’un quartier bourge de la ville. Et ce n’est pas rien, puisque la ville elle-même est très, mais alors très riche. Explication :

Chandigagh est née de la volonté de Nehru de créer une nouvelle capitale pour le Pendjab, « une ville nouvelle, moderne, désentravée des traditions du passé ». Et pour concrétiser cet ambitieux projet, Nehru n’a rien trouvé de mieux que de donner tous pouvoirs et financements au tristement célèbre architecte français Le Corbusier. Etonnant, non ? C’est donc en 1951 qu’ont commencé les travaux, sous la houlette de ce grand urbaniste (né en Suisse en fait) complètement mégalomaniaque et opportuniste. Il voulait créer avant tout une ville fonctionnelle, où véhicules et piétons ne se croiseraient pas, remplie d’espaces verts, et dans laquelle chaque quartier disposerait d’un marché, une école, un dispensaire, etc…




Pour Marianne Corniou, qui a des goûts bizarres

La ville est donc divisée en « secteurs » rectangulaires, identiques et numérotés, séparés par de grandes avenues. Dès qu’on y pénètre, on ne se sent plus en Inde pour tout dire, mais plutôt dans une immense cité résidentielle américaine, très étendue, calme, et remplie d’énormes demeures pas du tout traditionnelles. La majorité des habitants appartient à une classe moyenne florissante (fonctionnaires, militaires, commerçants…), mais on y trouve également de nombreuses grandes familles d’entrepreneurs, d’industriels ou de joaillers. Bref, ça pue le fric, mais dès que l’on s’éloigne vers les secteurs périphériques, on ne peut s’empêcher de voir des mendiants au bord des routes, des ouvriers ou des vendeurs de basses castes, ce qui ne fait qu’accentuer le contraste en fait.

A part pour l’architecture (moderne), et l’atmosphère occidentale, la ville ne dispose pas d’énormément de sites ou de monuments touristiques. Néanmoins, elle peut se targuer de disposer d’un gigantesque lac peuplé de canards et d’oies plus trop sauvages, d’un magnifique jardin, le « Rose Garden », regroupant plus de 1600 variétés de la jolie fleur (nous n’y sommes pas allé), et du très prisé « Rock Garden ». Utopie complètement surréaliste imaginée par un ancien inspecteur de la voirie, Nek Chand, ce « jardin » est un véritable labyrinthe minéral et végétal, un monde fabuleux peuplé d’animaux, de personnages fantastiques fabriqués de bric et de broc avec des matériaux et des débris récupérés au bord des routes. C’est impressionnant.












Nous ne sommes restés que deux jours à Chandigagh, essentiellement pour faire un break après Jaïpur, et pour se bourrer la gueule au Glenfiddish avec Ajit pour ma part. Puis nous sommes repartis en direction de Dharamsala, dans les montagnes, ce qui fera l’objet d’un nouveau post dès demain, puisque cela fait déjà cinq jours que nous y sommes. A demain, donc !






5 commentaires:

  1. Il était temps que tu te manifestes, je pensais que tu t'étais fait seppuku !
    Mais si j'ai bien compris, après une petite crise existentielle, de nouveau vous vous la coulez douce.
    Profitez en. Ici le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle....

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    1. Rimbaud? Ici, on est plutôt dans une marmite à ciel ouvert ;)
      Je ne me suis pas encore fait seppuku, la tradition locale étant plus de s'immoler en place publique, mais je vais y réfléchir...
      Pour le reste, on attend de voir ce qui nous attend à Delhi, Agra et Bénarès, mais on s'est promis de prendre les choses avec recul et sourire!

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    1. Je t'en prie... Même si je n'ai toujours pas compris ton attirance sexuelle pour ces bêtes laides et difformes, je respecte ton choix...

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