Tout le
monde a déjà vu « Octopussy », je présume. Mais si, le James Bond
datant de 1983, avec Roger Moore, où des méchants vilains pas beaux veulent
faire sauter une base américaine en Allemagne de l’ouest à la bombe atomique
(c’était la mode à l’époque), en lui faisant passer la frontière grâce à un
cirque rempli de ninjas-girls plantureuses, de lanceurs de couteaux jumeaux et
d’un homme-canon à la moustache frisottante Ça vous revient ? Bin voilà,
c’est ici qu’ont été tournées les scènes indiennes du film (du moins une grosse
partie), sur les eaux du lac Pichola ou dans les chambres des divers palais
baroques qui semblent tous droits sortis des Mille Et Une Nuit. Ça fait rêver
hein ? D'ailleurs le film est diffusé quasiment tous les soirs dans certaines guest-houses, c'est vous dire s'ils en sont fiers!
Eh bien
dites vous que tout ce que je pourrais écrire, toutes les photos que vous
pouvez voir sur ce splendide blog de voyage d’une modestie exemplaire, tout ce
que vous pourriez même imaginer dans vos rêves les plus fous ne reflète qu’une
infime part du spectacle qui s’offre à nous tous les jours dans ce cadre d’un
idyllisme rare. Franchement, c’est d’une beauté époustouflante, et je m’envie
moi-même de la chance que j’ai de me trouver ici (ok, j’arrête le tir, bande de
jaloux!).
Dans le post précédent, je vous ai raconté l’histoire en accéléré de Chittorgagh. Sachez que lors du dernier sac de cette forteresse, pendant que tous ses soldats se sacrifiaient et que toutes les femmes et enfants se jetaient allègrement dans un immense brasier, le Maharana Udaï Singh, lui, se carapatait la queue entre les jambes pour s’installer dans la vallée boisée que ce devait être, et fonda Udaïpur, faisant au passage creuser et remplir les lacs artificiels qui font aujourd’hui le charme de cette belle cité.
Confortablement
installés dans un hôtel face au palais royal, nous nous gorgeons du panorama
matins et soirs, depuis le restaurant sur le toit. Ce n’est pas de tout repos
comme l’on pourrait le croire, car la ville étant très touristique, les habitants en profitent, les prix atteignent
des sommets d’une absurdité sans égale, et les négociations nous épuisent au
plus haut point, sans que nous en remportions beaucoup cela dit en passant.
Mais ça vaut quand même le coup. Quatre jours durant, nous nous sommes promenés
dans le labyrinthe des rues étroites et vivantes de la vieille ville, avons
flânés sur les bords du lac ou nous y sommes baladés en bateau, avons pris nos
repas sur les toits pour profiter des couchers de soleils et avons visité le
gigantesque palais aux myriades de chambres, cours et galeries plus somptueuses
les unes que les autres. Nous nous sommes complus à contempler des scènes de la
vie quotidienne, souvent cocasses, tels que les jeux aquatiques des gamins, les
lavandières au bord de l’eau, les prières au temple, les vieux
« ermites » qui se roulent leurs joints au vu et au su de tous, ou
les touristes locaux qui s’émerveillent encore plus que nous…
Appelez moi Chabrier... Mathieu Chabrier! |
Pour
finir, hier soir, nous sommes allés voir un spectacle, dans la cour d’une
ancienne haveli transformée en musée,
présentant différents arts du Rajasthan. C’était fabuleux. Nous avons eu droit
à des démonstrations de danses folkloriques, très colorées, de musique traditionnelle,
et même d’un spectacle de marionnettes, très drôle et merveilleusement bien
exécuté, où certaines d’entre elles perdaient littéralement la tête. Ah
oui ! La doyenne de la place nous a également régalés d’une danse étrange
mais très gracieuse, dont la particularité résidait dans le fait qu’elle ne
portait pas moins de six énormes pots de céramique en équilibre sur la tête. A
voir. Et de la même manière que pour le Kérala, je ne saurais que trop vous
conseiller de venir à Udaïpur un jour, ça vaut le détour.
Prochaine étape pour
nous, Jaïpur, capitale de la région, avant de remonter en train vers le nord du
pays. Cello !
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