samedi 29 décembre 2012

Le Vietnam

Le drapeau  de la République socialiste du Viêt Nam est le drapeau du régime communiste, rouge, et portant une étoile jaune à cinq branches en son centre. Il fut adopté le 29 Septembre 1945.

Il représente l'unité du pays, les pointes de l'étoile symbolisant l'union des ouvriers, des paysans, des soldats, des intellectuels et de la jeunesse, travaillant ensemble dans la construction du socialisme. Le rouge représente le sang versé pour l'indépendance de la nation.


LE VIETNAM


  • Origines
Viêt Nam signifie textuellement "les Viêt du Sud", et prit son origine, selon les historiens, en 2879 av. J.C., dans leur capitale de l'époque qui se situait à l'emplacement de l'actuelle Canton, en Chine. Le royaume, qui s'appelait encore Âu Lac, fut par la suite amputé du nord de son territoire par les conquêtes de l'Empire du Milieu. Ne restant que le sud, le royaume prit le nom de Nam Viêt pour signifier la perte de ses terres. Le Nam Viêt n'est alors que la partie nord du Vietnam actuel. Complexe? Non...

  • Géographie
Entouré par le Laos et le Cambodge à l'ouest, et par la Chine au nord, le Vietnam est également bordé à l'est et au sud par la Mer de Chine, le Golfe de Thaïlande, et le Golfe du Tonkin, sa frontière maritime s'étirant sur 3260 kilomètres. Sa forme étroite, en "S", est due en partie aux multiples invasions et conflits subis à travers les âges, mais également et surtout aux deux cordillères qui le flanquent à l'ouest, de l'extrême nord jusque quasiment au delta du Mékong. Le Vietnam est constitué de trois grandes régions, appelées Bô: au Nord, le Tonkin (Bac Bô); avec comme villes principales Haïphong et  Hanoi, la capitale; au Centre, l'Annam (Trung Bô), ayant pour chef-lieux Hué et Da Nang; et enfin au Sud, la Cochinchine (Nam Bô), dirigée par Ho-Chi-Minh-Ville (appelée également Saigon).

  • Population et Climat
Le Vietnam est composé de plusieurs groupes ethniques, répartis sur tout le territoire. Le plus important est celui des Viêt (ou Kinh). Mentionnons également les Khmers (venant du Cambodge), les Cham, les Hoa et les Hmong. L'ensemble représente une population de plus de 91 millions d'habitants. Pour nourrir autant de monde, l'économie du pays repose de manière significative sur la riziculture (48% des emplois totaux et troisième pays exportateur mondial). Le climat vietnamien est tropical au sud, et subtropical au nord, avec des moussons. Il existe deux saisons, la sèche et l'humide, plus marquées dans la moitié nord, avec des variations de tempétarure allant de 5°C en Décembre à 37°C en avril, tandis qu'au sud, elles oscillent entre 21° et 28°C. Dans deux jours, nous fêterons la St-Sylvestre.

  • Religion et Langue
Le Bouddhisme Mahâyâna, le Taoisme et le Confucianisme sont les religions dominantes au Vietnam. 8% de la population pratiquent le Bouddhisme, 6,6% le catholicisme, mais environ 81% de la population totale ne croit pas en Dieu! La langue officielle, le Vietnamien, est aujourd'hui écrite dans un alphabet dérivé du latin, appelé quôc ngû. Cette romanisation provient des transcriptions de missionnaires catholiques (portugais essentiellement) du XVIIème siècle. Son utilisation fut imposée par le gouvernement français en 1918, et est devenue l'écriture officielle lors de l'indépendance du pays le 2 Septembre 1945.

  • Histoire
      1. Invasions Chinoises

L'histoire du Vietnam est particulièrement tourmentée, marquée par de multiples invasions qui ont toujours fini par être repoussées, générant une grande fierté nationale. Dès le IIème siècle avant notre ère, les vietnamiens ont tenu tête à leur imposant voisin chinois, et après avoir résisté à sa domination, ont subi son occupation pendant 1000 ans. Mais en 938, profitant de la chute de la dynastie Tang, ils finissent par se libérer du joug chinois lors d'une célèbre bataille sur la rivière Bach Dang. Du XIème au XIIIème siècle, les empereurs de la dynastie des Ly consolident l'indépendance du Vietnam. Les attaques menées par de nombreux voisins, dont les Chinois, les Khmers et les Chams sont toutes repoussées. Même l'empereur mongol Kubilaï Khan sera défait à trois reprises lorsqu'il tentera de traverser le pays pour envahir le Champa (Cambodge). Mais une fois de plus, au XVème siècle, les Chinois reprennent le contrôle du Vietnam et obligent ses intellectuels à émigrer en Chine, pénalisant durablement la civilisation Viêt.

      2. Divisions Internes

Les premiers marins portugais débarquent à Danang en 1516, et peu à peu, l'église catholique s'implante au Vietnam, avec plus de succès que dans tout autre pays d'Asie. Armant les seigneurs Nguyên du sud, ils leurs permettront de se défendre jusqu'au XVIIème siècle contre les seigneurs Trinh, régnant sur le nord et à la solde de la Chine. Mais en 1765, las des impôts prohibitifs, les Tây Son se soulèvent et renversent successivement tous les seigneurs de guerre, repoussent les Chinois (une fois de plus) et prennent le contrôle de la moitié du pays en une vingtaine d'années. Jusqu'à ce que Nguyên Anh, l'un des rares survivants des seigneurs du Sud, se proclame empereur en 1802 et mate la rebellion. Hué devient la nouvelle capitale d'un Vietnam enfin réunifié après deux siècles de divisions.

      3. Colonisation Française

L'armée française intervient pour la première fois au Vietnam en 1847, lorsque la marine attaque le port de Danang en représailles à l'emprisonnement de missionnaires catholiques. Saigon est prise début 1859 et, en 1962, l'empereur Tu Duc signe un traité cédant aux français les trois provinces de Cochinchine. En 1872, Jean Dupuis, un négociant d'armes s'empare de la citadelle de Hanoi. Le capitaine Francis Garnier, officiellement dépêché pour maîtriser Dupuis, entame la conquête du Tonkin, au Nord. En 1883, les français attaquent Hué et imposent un traité de protectorat à l'empereur. Commence alors une lutte de succession tragi-comique, ponctuée d'étranges décès d'empereurs et de révolutions de palais, orchestrées en sous-main par les diplomates français. En 1887, l'Union Indochinoise, comprenant le Vietnam, le Laos et le Cambodge, est proclamée par les français. Après la défaite de la France en 1940, le gouverneur d'Indochine autorise la présence de troupes japonaises au Vietnam, mais les réquisitions de riz imposées par l'occupant, combinées à des inondations, provoquent une épouvantable famine qui fait 2 millions de mort. Quand la guerre se termine, français et japonais relâchent leur emprise, et le Viêt-Minh, crée par Hô Chi Minh en 1941, en profite pour avancer ses pions.

      4. Guerre d'Indochine

Au printemps 1945, le Viêt-Minh contrôle de vastes pans du pays. A la mi-août, l'oncle Hô (de son vrai nom Nguyên Tat Thanh) appelle au soulèvement général, puis le 2 Septembre, il proclame l'indépendance de la République démocratique du Vietnam. La conférence de Postdam confie alors le désarmement japonais à la Chine et à la Grande-Bretagne, mais lorsque les anglais arrivent à Saigon, le pays a sombré dans l'anarchie, et les combats perdurent entre japonais, français, Viêt-Minh et milices privées. Dans le nord, les communistes chinois se dirigent vers Hanoi. Pour calmer le jeu, Hô Chi Minh accepte le retour temporaire des français, pour un mandat de cinq ans. En novembre 1946, ces derniers bombardent Haiphong et font des centaines de victimes civiles. Des combats éclatent, c'est le début de la guerre. Hô Chi Minh et ses troupes se réfugient dans les montagnes, où ils resteront huit ans, sans cesser de se battre. Le 7 Mai 1954, après un siège de 57 jours, plus de 10 000 soldats français se rendent au Viêt-Minh, à Dien Bien Phu. Le lendemain s'ouvrait la conférence de Genève, qui mit fin au conflit et sépara le pays en deux.

      5. Guerre Civile

Après la signature des accords de Genève, en juillet 1956, le Sud-Vietnam est gouverné par Ngô Dinh Diêm, un catholique farouchement anticommuniste. Les Etats-Unis voient en lui "l'homme providentiel", pour contrer Hô Chi Minh, mais il se montre de plus en plus despotique envers les dissidents, fermant des monastères bouddhiques, emprisonnant des bonzes et interdisant les partis d'opposition. Au nord, le Parti communiste prend de l'ampleur, les gens dénoncent leurs voisins aux "comités de sécurité", des procès sommaires aboutissent à quelque 15 000 condamnations à mort et à des milliers d'incarcérations. En avril 1960, le Nord décrète la mobilisation générale et huit mois plus tard, Hanoi annonce la formation du Front national de libération du Sud-Vietnam (FNL), plus tard appelé Viêt-Cong par le gouvernement de Saigon. Diêm perd le contrôle des campagnes, et finira assassiné lors d'un coup d'état par ses propres généraux, soutenus par Washington. En plus du Viêt-Cong, des soldats de l'armée Nord-Vietnamienne (ANV) s'infiltrent au sud sur la piste Hô Chi Minh. Début 1965, Saigon désespère: l'armée du Sud (l'ARVN) déplore 2000 désertions par mois, les chef-lieux de province tombent les uns après les autres, et l'ANV est sur le point de contrôler les plateaux du Centre, Hué et Danang. Mais c'était sans compter sur les américains.

      6. Guerre du Vietnam

Depuis 1950, les américains considéraient la guerre d'Indochine comme un élément important de la lutte mondiale contre le communisme, et instaurèrent des bases de soutien durant les 15 années suivantes. Ils changèrent de stratégie en août 1964, prétendant que deux de leurs destroyers avaient été attaqués sans raison. S'ensuivent 64 bombardements aériens, détruisant pas moins de 4000 villages du nord, les routes et les ponts. En mars 1965, leurs troupes débarquent à Danang. En décembre 1967, 485 600 soldats américains sont présents au Vietnam, et 16 021 ont déjà péri. Les campagnes de "pacification", de "ratissage et destruction", ainsi que les "zones de feu à volonté" se multiplient, et causent de terribles pertes humaines civiles. Les villageois se rallient peu à peu au Viêt-Cong.
En janvier 1968, les troupes nord-vietnamiennes lancent une attaque majeure sur la zone démilitarisée (DMZ). Ce n'était qu'une diversion, car le soir du 31 janvier, à l'occasion du Nouvel an lunaire (le Têt), le Viêt-Cong rompt un cessez-le-feu tacite avec une série d'attaques dans plus de cent localités, notamment l'ambassade américaine de Saigon. La population ne suit pas, et les américains contre-attaquent avec une énorme puissance de feu, bombardant les villes surpeuplées et décimant aussi bien Viêt-Cong que population civile. L'offensive du Têt à coûté la vie de près de 1000 soldats américains, 2000 soldats de l'ARVN, et 32 000 Viêt-Cong. Ces derniers ont perdu la bataille, mais l'armée américaine perd la face, et les manifestations pacifistes commencent à ébranler les universités et à se répandre dans la rue.
En 1969, sous la houlette de Richard Nixon, les Etats-Unis bombardent secrètement le Cambodge, où se cachent les communistes vietnamiens. Puis, le jour de Noël 1972, ils bombardent Hanoi et Haiphong. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, et le monde s'insurge. Le 27 janvier 1973, les accords de Paris sont signés, les troupes américaines se retirent, mais la guerre continue entre le Nord et le Sud. En janvier 1975, le Nord lance une attaque terrestre massive. L'invasion sème la panique dans l'armée sud-vietnamienne, qui se débande. Le 30 avril au matin, les tanks éventrent les grilles du palais de l'Indépendance. Le même jour, les communistes changent le nom de Saigon en Hô-Chi-Minh-Ville. 135 000 vietnamiens quittent le pays, imités par plus de 500 000 autres au cours des cinq années suivantes. Ceux qui fuient par la mer seront bientôt connus dans le monde entier comme les boat people.
58 183 américains furent tués au combat. 223 748 soldats sud-vietnamiens périrent, et on estime à 1 million les pertes dans les rangs de l'armée nord-vietnamienne et du Viêt-Cong... Au moins 300 000 vietnamiens et 2 200 américains sont toujours portés disparus.

      7. Après-Guerre, Chine et Khmers

Le Parti communiste vainqueur hérita des conséquences d'un conflit long et cruel, qui avait littéralement fracturé la nation. La population était blessée physiquement et moralement. La rapide transition vers le socialisme décrétée par le Parti fut désastreuse pour l'économie, et la réunification officielle, en juillet 1976, s'accompagna d'une impressionante récession politique.  Des centaines de milliers de personnes liées à l'ancien régime se virent dépossédées de leurs biens, arrêtées et emprisonnées sans procès dans des "camps de rééducation". En 1978, le Vietnam fut économiquement sacrifié au profit des relations sino-américaines, et poussé dans les bras de l'Union soviétique, dont il dépendit pendant la décennie suivante. Parallèlement, les attaques répétées des Khmers Rouges contre les villages frontaliers, affaiblis par la guerre, poussent le pays à réagir. Les Vietnamiens entrent au Cambodge le 25 décembre 1978, chassent les Khmers rouges du pouvoir le 7 janvier 1979, et installent un gouvernement pro-Hanoi à Phnom Penh. La Chine considéra l'attaque comme une grave provocation. En février, des troupes chinoises envahirent le nord du Vietnam et combattirent 17 jours avant de se retirer. Les Vietnamiens occupèrent dès lors le Cambodge, mais finirent par s'en retirer en septembre 1989. L'effondrement du bloc soviétique, et la réduction de ses appuis financiers poussèrent alors le Vietnam à choisir l'ouverture et à adopter le capitalisme de marché. Aujourd'hui, le pays s'est ouvert au tourisme, et n'a rien à envier à l'économie de son voisin et ennemi ancestral, la Chine.


Capitale: Hanoi
Superficie: 331 698 km²
Population: 90,5 millions
Densité:  253,5 hab/km²
Population Urbaine: 30%
Espérance de Vie: 69 ans/hommes 75 /femmes
Fuseau Horaire: + 6h (en hiver) +7h (été)
Niveau de Vie: 85% de la pop à 45$/mois
Taux d'Alphabétisation: 94%
Monnaie: Dong (VND)
Langues:  Vietnamien
Chef de l'Etat: Truong Tân Sang
Régime: Régime Socialiste

vendredi 28 décembre 2012

La Souffrance d'un Farang

Voici le dernier opus de nos aventures laotiennes, encore une fois avec moult retard, et ce pour les raisons que je m'en vais vous expliquer. Mais tout d'abord, revenons en où je vous avais laissé à la fin du dernier post, c'est à dire à la séparation des membres du Gang Bo Pen Yang.



Léo, Pierre et Félix partis, nous nous sommes retrouvés grandement amoindris, tant en nombre que moralement, sans toutefois nous laisser abattre. C'est pourquoi, après avoir louer des scooters en compagnie de Charles et Laura, nous nous sommes rendus aux splendides chutes de Tat Sae. Malheureusement, c'était sans compter l'état des routes du Laos, et tandis que nous venions de parcourir sans problème les trente kilomètres qui nous en séparaient, je me suis viandé lamentablement dans un trou, à 5 kms/h... à 5mètres de l'arrivée... L'engin m'est tombé en plein sur la cheville, l'écrasant amoureusement sur le sol caillouteux, et me valant donc une belle entorse. Fort heureusement, Charles, qui montait derrière moi, n'a rien eu. J'aurais peut-être du renoncer et faire demi-tour à ce moment là, mais non. N'écoutant que mon courage, épaulé par mes compagnons et muni d'un solide bâton, je suis monté sur le bateau qui nous transporta au pied du parcours menant aux cascades.





Etagés sur plusieurs niveaux et s'étendant sur quelques trois kilomètres, les larges bassins de Tat Sae sont magnifiques. Au départ de l'ascension, commerces, boutiques de souvenirs et dresseurs d'éléphants se disputent l'accueil des visiteurs, proposant même des parcours en tyroliennes que j'aurai tenté avec plaisir si je n'avais pas été blessé. Puis, au delà des premiers bassins, un petit sentier longe la rivière vers sa source, au milieu d'une jungle luxuriante. Vous imaginez bien que ce ne fut pas facile, avec la cheville en vrac, d'aller clopin-clopant sur ce chemin forestier, parfois escarpé, glissant sur les rochers mouillés et devant traverser des ponts de bambou. Mais ça valait le coup, vous pouvez me croire. Des eaux turquoises inondent la jungle, telle une mangrove, des lianes pendent depuis la voûte feuillue, la forêt retentit de milliers de bruits et de cris d'oiseaux. C'est somptueux. Et voici quelques preuves en images.



















Une fois rentré, je me suis vite aperçu que j'avais un peu trop forcé sur ma cheville, et j'ai du rester immobiliser quelques jours, le temps de récupérer, tandis que Samia s'occupait charitablement de me ramener à manger, entre deux cours de yoga. Mais ce n'est pas tout! Non, c'eût été trop simple... Le pire est que le lendemain, alors que j'en aurais eu bien besoin durant ma convalescence, j'ai trouvé le moyen de verser l'équivalent d'un bol de soupe entier sur le netbook (de Samia), et je me suis donc retrouvé tout à coup coincé, sans même pouvoir m'occuper sur internet ou vous tenir au courant de nos pérégrinations via ce merveilleux blog que vous aimez tant. C'est-y pas triste, ça?



Surtout que les uns après les autres, les derniers membres du Gang sont partis. Laura, puis Anaïs, et enfin Charles, nous ont quitté, nous abandonnant à notre triste sort... J'en fais trop? Oui, je sais, c'est fait exprès. Quoi qu'il en soit, au bout d'une semaine, ma cheville étant presque remise, nous avons pu célébrer une ultime fois au Red Bull Bar, jouer au billard, et faire nos adieux à Vinnie, Boon, Cécile, Denis, ainsi qu'aux quelques autres expats et voyageurs que nous avions rencontré durant ce séjour prolongé à Luang Prabang. Puis, après avoir obtenu nos visas vietnamiens en catastrophe, nous avons décidé de prendre un avion (pour une heure de trajet) à destination de Hanoi, plutôt qu'un bus inconfortable durant trente heures à travers les routes chaotiques et montagneuses de l'est laotien. Et grand bien nous fit! Prochaine étape: le Vietnam!




Le Gang Bo Pen Yang

Sabaïdee les gens! Mille excuses pour l'attente, mais j'ai eu pas mal de petits soucis dernièrement, que j'expliquerai plus loin, et qui m'ont empêché de poster quoique ce soit ces trois dernières semaines. Voici donc, avec un léger retard (que nous mettrons sur le compte du décalage horaire, voulez-vous?), nos aventures laotiennes en compagnie du Gang...



Tout d'abord, procédons à un petit récapitulatif. Bo Pen Yang est une expression lao majeure, dans le sens qu'elle est utilisée à toutes les sauces, tout le temps, et par tout le monde. Ce qui rend d'ailleurs les choses plus aisées lorsque notre vocabulaire autochtone laisse à désirer, cela dit en passant. Elle veut dire essentiellement "y-a pas de problèmes", à l'instar du "Hakuna Matata" africain, mais également "de rien", "je vous en prie", ou encore, dans l'usage que nous en avons le plus fait, "on s'en fout!" Avouez que c'est assez pratique. Pour mémoire, le gang se composait exclusivement de français, chauvinisme et nostalgie du terroir obligent, et était fièrement représenté par Charles, notre porte-étendard, Léo et Félix, les éclaireurs intrépides, Laura, guide des Terres du Nord, Anaïs, tricheuse professionnelle, Pierre, notre comique attitré, Samia évidemment, en qualité de pin-up internationale, et moi-même, assumant comme toujours le rôle de fouteur de merde universel. Il faut également savoir que tout ce beau petit monde s'est rassemblé à la base autour de beuveries orgiaques interminables, plaçant d'entrée de jeu le groupe sous le signe de la déchéance ultime, et le vouant probablement à de multiples comas éthyliques irrémédiables.




Ainsi, le gang Bo Pen Yang est vite devenu le fond de commerce de la plupart des bars de la ville, avec néanmoins une préférence pour le Red Bull, où nous avons quasiment élu domicile, car Charles y était devenu officieusement le DJ officiel (oui, je sais), et que nous étions tellement bons au billard qu'il était presque impossible de nous en déloger. De plus, Boon, le patron, ainsi que son staff, en sont venus à ne plus pouvoir imaginer travailler sans nous... Ah! Qu'ils doivent nous regretter maintenant que nous sommes partis! Quoi qu'il en soit, le temps a passé, tranquillement, resserrant peu à peu les liens entre nos membres, et nous voyant nous prélasser tantôt à la Pistoche, tantôt évitant de jeunes suédoises amourachées de nos deux grenoblois préférés, ou encore inventant les règles du Poker Bo Pen Yang (mélange de poker chinois, de Trou d'Uc, et agrémenté de touches personnelles) qui je suis sûr deviendra un jour une institution de la Française des Jeux.








Puis nous avons décidé, sur les conseils et l'expérience de Laura, qui en revenait, de quitter la ville pour quelques jours, afin de nous rendre dans un petit village perdu, à quelques cent kilomètres au nord, au bord de la rivière Nam Ou. En moins de temps qu'il n'en faut pour décuver de la veille, nous sommes partis en minivan sur les routes cahoteuses du Laos, et au bout de trois heures, passées à faire peur au couple de vieux allemands qui partageait le véhicule avec nous, nous nous sommes retrouvés dans la petite ville de Nong Khiaw, où nous avons embarqués sur un bateau plat, à 25, pour finalement arriver une heure plus tard dans le petit paradis terrestre de Muang Ngoi. Ce village est fabuleux. Vivant pour l'essentiel de la pêche et de l'agriculture, les habitants y sont souriants, heureux, et encore à peu près épargnés par le tourisme de masse. Pour combien de temps encore? Bon, cela dit, la rue principale est d'ores et déjà infestée de guest-houses et de restaurants pour accueillir les aventuriers de passage, mais les générateurs ne fournissant que trois heures d'électricité par jour, n'ayant pas de réseau hertzien et aucune voiture ou moto dans la rue, on s'y-est tout de même sentis dépaysés.













Entouré de majestueuses montagnes et falaises karstiques, Muang Ngoi bénéficie d'un panorama d'une beauté incomparable. Nos bungalows disposaient en outre de hamacs pointés directement sur la rivière, ce qui ne gâche rien je dois avouer. Dès le lendemain de notre arrivée, nous avons effectué une superbe randonnée, cernés par des myriades de papillons colorés et flanqués de forêts verdoyantes. Nous avons pu explorer le fond d'une grotte calcaire, allant jusqu'à nous baigner en caleçons dans le noir le plus total, puis nous nous sommes laissés porter au fil d'une rivière peu profonde, avant de traverser un village de tisserands et de chasseurs, où des enfants sautaient de joie dès que l'on commençait à s'amuser avec eux. Que du bonheur...
























Le surlendemain, délaissant les filles à leurs travaux de couture (sic), nous sommes partis entre mecs à l'assaut  de la montagne dominant le village. Armé d'une machette empruntée à la guest-house, l'infatigable Félix nous a ouvert une voie à travers une jungle dense et hostile, tandis que nous suivions, peinant à chaque pas tant le dénivelé était important, transformant vite notre marche en véritable ascension. C'était plaisant. Dur par moments, mais stimulant. Jusqu'à ce que nous arrivions à une sorte de corniche à pic, rendant la progression malaisée; et par souci de sécurité, nous en sommes restés là avec Pierre et Charles, tandis que Léo et Félix poursuivirent jusqu'au sommet, qui apparemment n'était éloigné que d'une quarantaine de mètres!!! Rude défaite pour le montagnard que je suis, mais que voulez-vous, je me fais vieux, et la vue dont nous jouissions, puis la descente, furent tout de même gratifiantes. Nous aurons perdu la machette dans la bataille, mais nous avons eu la surprise de voir les deux suédoises mentionnées plus haut poursuivre nos héros de la journée jusqu'en ces lieux reculés... Amour, quand tu nous tiens!







Puis nous sommes rentrés. Juste à temps pour fêter le double anniversaire d'Anaïs et Félix, qui s'en souviendront longtemps je pense. Une journée/apéro à la piscine, un repas dans le superbe cadre du Dyen Sabaï, un gâteau au beurre qui aura fini par terre après qu'on se soit battu avec, Pierre qui nous aura rincé toute la soirée, une queue-leu-leu géante dans le Red Bull sur du Caravane Palace, Cécile de "Plus belle la Vie", nous offrant une séance photo, Vinnie et ses blagues pourries, l'after au Lyen Sabaï... Oui, c'était une bonne soirée pour clore cet épisode du Bo Pen Yang Gang. Car deux jours plus tard, Pierre, Léo et Félix nous ont quitté pour de plus verts pâturages, poursuivis une fois de plus par leurs suédoises en chaleur, tandis que les survivants se préparaient à leur tour à se dire au revoir. C'était une belle aventure les gars, et vous nous manquez déjà. Mais on se reverra, c'est comme ça. Ailleurs, ici, ou là bas. On verra. Bo Pen Yang! (Mathieu, pouet de la rue)









PS: Certaines photos ne sont pas de moi. Donc un grand merci à Laura, Anaïs et Léo pour leur contribution.