Textes et Chansons


LA VIE


La vie c’est la galère
Quand on ne sait pas naviguer
On t’envoie en pleine mer
Alors que tu n’sais pas nager
On te promet l’aventure
Mais tu te retrouves à ramer
Au fond d’une cale obscure
Avec forçats et condamnés

Et tu souques sous les injures
Ta vie durant sans t’arrêter
Tu panses tes blessures
Causées par la morsure du fouet
Tu voudrais sentir la terre
A nouveau ferme sous tes pieds
Mais en réponse à tes prières
Le sol se remet à tanguer

La vie c’est ce navire
Qui fend les flots à toute vitesse
Tu crains qu’il ne chavire
Dès qu’une petite vague le caresse
Tu t’accroches de peur
De tomber au fond de l’abysse
Tu vis dans la terreur
De la nature et ses caprices

Et tu rames avec ardeur
Pour surmonter cette faiblesse
Tu y mets tout ton coeur
Sans jamais faire preuve de sagesse
Tu as beau t’attendre au pire
Tu le prends toujours en pleine face
Et tu vogues vers l’avenir
En sachant que c’est une impasse

Mais la vie c’est un voilier
Qui t’emmènera là où tu veux
Il suffit d’apprendre à barrer
Et tu peux naviguer heureux
Peu importent les intempéries
Le grain, les tempêtes et les creux
Il y a toujours une éclaircie
Qui laisse entrevoir un ciel bleu

Alors réjouis toi et souris
Déploie tes voiles et suis le vent
Va, deviens, vois, reviens et vis
Pleinement chaque petit instant
Oublie les injures et le fouet
De la galère, et va de l’avant
Sur ton bateau, tel un pionnier
La vie est un vaste océan




PASSE LE TEMPS


Le temps passe... et...
Je me prélasse de sa lenteur
Sans voir les traces
Que laissent en moi toutes ces heures
En souvenir
De ce passé qui perd la face
Sentant venir
Ce présent qui déjà se meurt

Le temps passe
Comme le chasseur
Qui perd sa place
Sacré farceur!

Le temps passe
Et les minutes filent fugaces
Grand bien leur fasse
A chaque seconde sa limace
Que l'avenir
Soit leur linceul ou leur palace
Quitte à souffrir
Que seul le sablier se casse

Le temps passe
Comme le danseur
Qui se ramasse
Sacré noceur !

Le temps passe
Et je me lasse de ses ardeurs
A fondre la glace
J'en ai ma tasse et des sueurs
Où sont passés
Tous ces délices et cette grâce?
Tant ressassés
Qu'ils disparaissent dans l'impasse

Du temps qui passe
Comme le pêcheur
Pris dans sa nasse
Sacré brasseur!

Le temps presse
Me blesse
De menaces assassines
Sur ma paresse
Agresse
Ma liesse enfantine
Agace mes sens
M'adresse
Sans finesse ni patience
La dernière messe
De la vieillesse

Le temps passe
Comme le pasteur
Sermonne les masses
Sacré menteur!


Passe le temps, passent l'ennui et les envies
Passe le vent, passent la pluie et le beau temps
Passent les gens, passent les cris, passent la vie
Passé l'instant... Passe la nuit...




LE CLOCHARD



Je suis un clochard !
Un vrai de vrai sur le trottoir
Sans foi ni loi ça sert à quoi ?
Je s’ rais toujours montré du doigt
Je suis un pochard !
Je n’ peux pas m’empêcher de boire
Tout l’ temps bourré et assoiffé
En train d’ gueuler sur les pavés

Mais je suis le Roi de la rue
J’ai paillasson sur l’avenue
Je n’ai pas d’entrée ni d’issue
Je n’ai même pas de capital(e)
Oui c’est moi le Roi des gueux
Sans feu, ni lieu, ni pieu
Mais je demeure le plus heureux
Dans ma maison sous les étoiles

Je suis un clochard !
Affreux, râleur et cabochard
Je fais des croche-pieds aux passants
Et prend toute la place sur les bancs
Je suis un cauchemar !
Vil, avare, vénal et vantard
T’as intérêt à pas m’ chercher
Tu risquerais de l’ regretter

C’est moi le Roi des vagabonds
Vivant fier au fil des saisons
Dans de belles maisons en carton
Sous le chaud des rayons du jour
Je suis le Roi des Sans Logis
Sans Culottes et Sans Abris
Je ne veux pas de vos taudis
Quand j’ai pour moi le Luxembourg


Ma vie de pavés vaut la vie de palais
Malgré les courants d’air
Et vos mines sévères
A mon avis on vit mieux sur un palier
Que dans une tour en verre
Qui risque de tomber


Je suis un clochard !
Cela ne veut pas dire cafard
J’ n’ai pas toujours été comme ça
La vie a pris son dû sur moi
Je suis un crevard !
Eh oui je meurs sur le trottoir
C’est un aspect d’ la société
Que tout l’ monde préfère ignorer

Oui mais je suis le roi du monde
Tout le monde le dit à la ronde
Je suis aussi libre que l’air
Cela fait de moi le roi d’ la Terre
Je suis aussi le roi des fous
Mais suis-je tellement plus fou que vous
Qui vivez une p’ tite vie pépère
Perdus derrière des murs de pierre ?


Ma vie de pavés vaut la vie de palais
Malgré les courants d’air
Et vos mines sévères
A mon avis on vit mieux sur un palier
Que dans une tour en verre
Qui risque de tomber

Ma vie de pavés vaut la vie de palais
Malgré les courants d’air
Et vos mines sévères
C’est vrai que j’ vivrais
P’ t’être mieux dans un palais
Mais personne sur Terre
Ne veut bien m’en donner





LIBERTE

(librement inspirée d'un court poème de Paul Eluard, paru en 1942 dans Poésie et Vérité)


Sur mes cahiers d’écolier
Sur l’écorce des pommiers
Sur les ardoises à la craie

Sur les trottoirs et les murs
Sur les portières des voitures
Sur le cuir de mes chaussures

Sur les banquettes des trains
Sur les plages de sable fin
Dans la rosée du matin

Dans la pierre des édifices
Du bout de mon couteau suisse
Ou dans la neige, de ma pisse

J’écris ton nom : LIBERTE !


Dans la voûte vespérale
Dans la lueur des étoiles
Dans la fureur animale

Dans le feuillage des forêts
Dans les flammes des feux-follets
Dans la foudre et la fumée

Dans la forme des nuages
La splendeur d’un paysage
Les valises d’un voyage

Dans le vent dans les cheveux
Dans le bleu d’un ciel radieux
Dans les yeux des amoureux

Je vois ton nom : LIBERTE !


Dans le ruissellement de l’eau
Le martèlement des sabots
Dans l’appel des bateaux

Dans le chant des rossignols
Dans l’air de la Carmagnole
La musique d’une fête folle

Dans le murmure de la mer
Le tonnement du tonnerre
Dans les tremblements de terre

Dans les doux mots d’une maman
Dans les râles des amants
Dans le rire des enfants

J’entends ton nom : LIBERTE !


A cause de la peur, de la haine
De la connerie humaine
Et des troubles qu’elles amènent

Par la faute du fanatisme
Par l’idiotie du racisme
Et la folie du fascisme

A cause des régimes de terreur
Du pouvoir de leurs dictateurs
De l’argent, des banques, des traders

De par l’existence des prisons
Des flics, des frontières, des nations
Pour la justice et l’expression

Je crie ton nom : LIBERTE !




LA ROUTE

(vieille compo inachevée, mais finalement terminée au Kérala, après de
nombreuses rencontres)


Sur la route
J’ai rencontré un tas de gens
Des voyageurs, des sédentaires
Des p’tits, des minces, des gros, des grands
Y’a pas de doute
La route est pleine de mystères
A découvrir au fil du temps
Tout en allant au gré du vent

Du baroudeur au globe-trotter
Du promeneur au sans-abri
En passant par le jeune fugueur
Qui aimerait bien changer de vie
Du vieux loup de mer solitaire
A la caravane de Gypsies
Sur la route, tout le monde erre
En quête d’un nouveau pays

Sur la route, sur la route
On fait défiler la Terre
A la rencontre de ses amis
Sur la route, sur la route
Y’a pas de chichis
Y’a pas de grands airs
Et tout le monde vous sourit

Sur la route
J’ai vécu mes plus belles histoires
Histoires d’un jour, histoire d’amour
Hautes en couleur, ou blanc et noir
Y’a pas de doute
La route est propice aux rencards
De belles filles aux beaux atours
Vous tendent les bras, matins et soirs

Des missionnaires aux filles de l’air
Des femmes d’affaires aux paysannes
En passant par quelques bergères
Citadines, ou jeunes gitanes
Fières et farouches célibataires
Ou bien mariées en plein naufrage
Sur la route, les femmes espèrent
Le bel amant de leur voyage

Sur la route, sur la route
On fait défiler la Terre
A la rencontre de ses amis
Sur la route, sur la route
Y’a pas de chichis
Y’a pas de grands airs
Et tout le monde vous sourit

Sur la route
Faut tout de même faire attention
Il suffit juste d’un faux pas
Pour terminer dans le bouillon
Y’a pas de doute
Évitez toutes situations
Qui vous mettraient dans de beaux draps
Ça n’sert à rien et c’est couillon

Du faux vendeur à l’arnaqueur
Du beau parleur au gros connard
Sans parler du mauvais chauffeur
Qui ne sait pas conduire son car
Du guide et de son prix à l’heure
De l’entourloupe au traquenard
Sur la route, on fait le beurre
De ceux qui nous prennent pour des poires

Sur la route, sur la route
Partout où l'on va on espère
Pouvoir éviter les ennuis
Sur la route, sur la route
Y'a des pourris
Y'a des faux frères
Et tout ce beau monde vous sourit

Mais sur la route
On s'aperçoit rapidement
Que si le monde n'est pas rose
Les gens ne sont pas différents
Y'a pas de doute
Même si ça n'tient pas à grand chose
Pères et mères demeurent des parents
Et les enfants sont innocents

Du fermier au marin pêcheur
Du cordonnier au médecin
En passant par le jeune chanteur
Qui loue la vie dans ses refrains
De l'écolier un peu rêveur
A la jolie marchande de fleurs
Sur la route, tout l'monde aime quelqu'un
Et on peut dire qu'c'est déjà bien

Sur la route, sur la route
On fait défiler la Terre
A la rencontre de ses amis
Sur la route, sur la route
Y’a pas de chichis
Y’a pas de grands airs
Et tout le monde vous sourit



COUNTRY JOURNEY

(ancien morceau, composé pour les Gars Dans l'Coin, mais jamais
réellement abouti, dommage...)

J’ai marché toute la matinée
Perdu, paumé dans mes pensées
J’ai traversé toute la ville
Ca m’a bien plu j’ai continué

J’ai marché toute la journée
Allant au gré des alizés
J’ai vécu de jolies idylles
C’était cool donc j’ai continué

Comme dans un rêve j’ai marché
A ne plus pouvoir m’arrêter
Foulant la Terre et les nuées
Immatérielle randonnée

J’ai marché toute la semaine
Sans m’arrêter pour le week-end
Me nourrissant de liberté
Comme jamais j’ai continué

J’ai marché tout un mois durant
Traversant des déserts brûlants
Vivant d’eau fraîche dans les forets
Ca c’était fun j’ai continué

Comme dans un rêve j’ai marché
A ne plus pouvoir m’arrêter
A m’en déchirer les semelles
O randonnée intemporelle

J’ai marché durant une année
M’émerveillant de mille contrées
Musant de belles demoiselles
Oh si belles que j’ai continué

J’ai marché toute une décennie
Dans la neige, le vent et la pluie
Toujours avec la volonté
De continuer… De continuer

Comme dans un rêve j’ai marché
A ne plus pouvoir m’arrêter
Cherchant partout la vérité
De cette folle randonnée

J’ai du marcher toute ma vie
Errant au gré de mes rêveries
Et quand la mort est arrivée
J’ai décidé de continuer

Je marcherai l’éternité
Sans but et sans aucun regret
Sauf peut être de t’avoir manqué
Mais tu marchais de ton côté

Comme dans un rêve je marcherai
Je finirai par te trouver
Enfin je pourrais m’arrêter
J’aurais fini ma randonnée

Comme dans un rêve je marcherai
Je finirai par te trouver
Enfin je pourrais m’arrêter
J’aurais fini ma randonnée


Blues du Départ

(Chanson écrite naturellement la veille du départ)


Plus qu'un jour, qu'une nuit
Avant le moment du départ
Le changement de cette vie
Où j'ai placé tous mes espoirs
Il m'en aura fallu du temps
Pour oser franchir le pas
Ce très grand pas de géant
Qui m'a défié plus de cent fois

Je ne sais pas où je vais
Mais c'est là que l'on m'attend
Je n'éprouve aucun regret
Je vis chaque moment présent
Si je devais choisir
Je recommencerai
Je me dois de partir
C'est maintenant ou jamais
___

Plus qu'un jour, qu'une nuit
Et le monde m'ouvre ses bras
Il n'y aura pas de pays
Où je ne me rendrai pas
Je rêve depuis toujours
De faire le tour de la Terre
Par le plus beau des parcours
Sac sur le dos et tête en l'air

Je ne sais pas ce qui m'attend
Mais c'est bien là où je vais
A la dérive des continents
Pour percer tous leurs secrets
Au pied des Anapurnas
Sur les plages d'Indonésie
Des hauteurs de Bogotá
Jusqu'en bas de la Patagonie
___

Plus qu'un jour, qu'une nuit
L'attente est enivrante
Même si la peur d'un oubli
Rend la chose bien effrayante
Ça ira sûrement mieux demain
Au moment du grand départ
Même si demain, au p'tit matin
Je vous ferai mes au revoir

Je sais très bien où je vais
Là où me mènera le vent
Pourvu qu'il ne soit pas mauvais
Je m'y rendrai allègrement
Et si jamais le doute m’étreint
J'irai au sommet d'une montagne
Pour retrouver mon chemin
A travers rivières et campagnes
___

Plus qu'un jour, qu'une nuit
Et je quitte tous ceux que j'aime
Ma mère, mes frères, mes amis
Heureusement, Samia, j't'emmène
J'ai besoin de toi comme personne
Tu m'as redonné le courage
Et tout l'amour que tu me donnes
Me fait traverser les nuages

Je sais très bien où l'on va
Vers notre plus belle aventure
Rien ne nous résistera
Nous ferons front dans les coups durs
En attendant, fais tes adieux
Et entamons cette belle danse
Mesdemoiselles, mesdames, messieurs
Nous vous tirons notre révérence