jeudi 2 mai 2013

Malacca in Malaysia




Alors que Kuala Lumpur n'était encore qu'un marécage putride où sévissait le paludisme, et que Penang n'était pas encore devenue "la Perle de l'Orient", Malacca constituait déjà l'un des plus grands ports commerciaux d'Asie du Sud-Est. Supplantée avec le temps par Singapour, elle devint alors une ville  de province tranquille à côté de ses grandes soeurs rattrapées par la fortune. Aujourd'hui, avec ses airs d'Hoi An au Vietnam, ou de "Little Lisbonne Chinoise", Malacca donne l'impression d'être perdue hors du temps, et offre un visage métissé, façon Malaisie, avec ses quartiers Indien, Chinois ou Européen. Inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2008, la ville est une destination touristique très prisée des chinois et des vietnamiens. Il pourrait être regrettable que la modernisation ait balafré une partie de la ville à coups de projets immobiliers pharaoniques, mais le centre historique a su garder une certaine authenticité, et les bâtiments modernes se fondent avec plus ou moins de succès dans les architectures peranakan, portugaise, et hollandaise d'origine. Une ville charmante en somme.















Nous n'y sommes pas restés bien longtemps, et le temps n'était pas au rendez-vous, néanmoins nous avons pu nous promener un peu, et avons trouvé refuge dans une coquette pension, en plein coeur de Chinatown (oui, encore), et tenue par un aimable Tamoul de Maduraï. Ce dernier, et d'autres expats par la suite, nous l'ont confirmé: en dehors des visites de musée, et des quelques monuments et temples à ne pas rater, il n'y a rien à faire à Malacca. Sinon flâner. Et c'est ce que nous avons fait, avec beaucoup de bonheur. En effet, les vieilles rues piétonnes de Chinatown regorgent d'échoppes de tous poils, et proposent une gamme de produits artisanaux époustouflante. Quant aux bords de la rivière Sungai, qui coule en s'élargissant vers le détroit, ils offrent une multitude de terrasses de cafés et de restaurants typiques où il fait bon se délasser en buvant une bonne bière bien fraîche. Rien de bien spectaculaire, donc, mais c'était une étape attrayante, durant laquelle nous aurons eu le plaisir et le privilège de goûter à la fameuse cuisine Nonya (variation sino-malaise, très gustative), de rire de bon coeur devant les sculptures grotesques de la star haltérophile locale, présentes un peu partout, d'assister à une procession de mariage indien tamoul, où les hommes jettent des pleines poignées de pièces au visage des plus jeunes, qui s'empressent de les ramasser, ou de visiter l'un des plus vieux temples chinois de Malaisie, le Cheng Hoon Teng, datant de 1646. 




 




 
 



Ah oui, anecdote amusante: tandis que Samia était partie faire du shopping, et après m'être promené seul un certain temps, je me délassais à la terrasse d'un Mac Gerbal, dégustant un bon Big Mac, lorsqu'un indien assez étrange s'est présenté à moi. Bien propre et habillé de neuf, Rolex au poignet et bijoux en or un peu partout, le mec s'installe à ma table et me dit en un anglais impeccable s'appeler Jonnhy. Arguant qu'il ne veut pas me déranger ni me demander d'argent, je commencais à me poser des questions, et là, il me dit qu'il n'a pas de monnaie sur lui, qu'il a faim, et qu'il voudrait que je lui achète à manger. Craignant qu'il ne veuille détourner mon attention pendant qu'un complice à lui me détrousserait par derrière, je jetai un rapide coup d'oeil aux alentours, et eus le temps de voir un caméraman et un assistant se cacher derrière une voiture, sur le parking tout proche. Comprenant alors que j'étais victime d'une mauvaise blague ou d'une caméra cachée, je décidai alors de renverser la situation, et lui expliquai que non, je ne lui donnerai rien, que les temps étaient durs, que je trouvais dégueulasse qu'un mec présentant aussi bien que lui s'abaisse à mendier pour manger (au Mac Do qui plus est! C'est du luxe ici). Perdant peu à peu le contrôle, le type a commencé à paniquer, et là, j'ai tout donné. Me levant soudainement et prenant conscience qu'il portait un micro-cravate, je hurlai au scandale, à l'espion, et lui ai même jeté des frites à la tête en jouant le malade mental. Il a pris peur et s'est enfui en courant, pendant que ses complices techniciens se tordaient de rire, et que je retournai tranquilement à mon déjeuner, sous les yeux effarés des quidams alentours. Cela m'a fait un bien fou, je crois que la scène me manque un peu en fait...



4 commentaires:

  1. Ce que tu es beau mon fils sans tes rouflaquettes manouches !

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    1. Je fais trop jeune, je perds toute crédibilité! Alors hop, c'est reparti en mode favoris king size!!! :)

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    2. Ecoute ta mère Mathieu, c'est la voix de la sagesse...

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  2. C'est une conspiration!!! Tu t'es faite avoir par le virus de la mamanpoulite, Jess... C'est déjà trop tard, tu es condamnée!

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