L'arrivée à Gili Air fut... comment dire? épique? Oui, épique. Je pense que c'est le bon mot pour décrire notre débarquement mouvementé sur cette petite île paradisiaque indonésienne. En effet, nous venions de quitter le mauvais temps de Bali, après une heure de bus et une autre de bateau, pour mieux plonger dans la tempête qui provenait de Lombok. En fait, comme si le climat nous adressait personnellement une très mauvaise farce, il se mit à pleuvoir des cordes à l'instant même où nous posâmes le pied sur le sable blanc de Gili. Et comble de mauvais goût, cela dura tout le temps que nous mîmes à trouver une guest-house correspondant à peu près à nos critères de sélection et notre budget, soit environ deux heures... Deux heures à marcher sous une pluie battante, s'infiltrant sous nos cirés et traversant sans encombres les protections de nos sacs à dos, inondant ce faisant toutes nos affaires. Ô rage! Ô désespoir! Ô tempête ennemie! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie? Et ne suis-je à Gili tout mouillé et fâché, que pour voir en un jour flétrir tant de beauté? (Peter Cornelius, 12 millions d'albums vendus)
Fort heureusement, dès le lendemain, le temps s'adoucit, et nous pûmes apprécier le micro-climat de l'île, les nuages demeurant à un kilomètre de nous, à l'est, léchant les cîmes des montagnes de Lombok. Et c'est le coeur serein et les vêtements secs que nous avons pu entamer une délicieuse semaine, toujours en compagnie de nos compagnons Chris et Manou, durant laquelle nous avons pu remplir nos trois principaux objectifs, à savoir glander, faire du snorkeling, et jouer au poker chinois. Hé, cela paraît facile énoncer comme ça, mais cela demande une organisation de tous les diables! Il faut d'abord se lever, ce qui est déjà un calvaire en soi, puis marcher dix minutes jusqu'au restaurant où nous avions établi nos quartiers, car les serveurs étaient sympas et la bouffe acceptable. Après quoi il fallait se traîner jusqu'à la plage, munis de nos masques et tubas, rentrer dans une eau turquoise, puis nager à en perdre haleine tout l'après-midi avant de se doucher à l'eau de mer (pas très pratique, ça...), retourner au restaurant pour manger et boire des bières, battre les cartes, gagner des parties, regarder un film ou deux et enfin s'endormir, fourbu et perclus de fatigue. L'enfer!
Je sens que le dernier paragraphe a du en énerver quelques-uns, aussi vais-je tenter de me faire pardonner en étant un peu plus pragmatique. Tout d'abord, il faut savoir que Gili Air est une île minuscule, dont on fait le tour en une heure à peine. Totalement plane, elle détonne fortement avec les îles avoisinantes (exceptées les deux autres Gili), dont les pics et autres formations volcaniques semblent surgir directement des flots de la mer de Bali. Presque exclusivement dédiée à un tourisme de luxe, ou du moins très orienté vers les amateurs de plongée (donc aisés), il y est difficile de trouver des restaurants ou des hôtels à bon marché. Qu'à cela ne tienne, le décor est tellement sublime que l'on oublie de regarder à la dépense, et l'on en vient rapidement à se sentir isolé du reste du monde, surtout à cette période de l'année, équivalente à la basse saison. Les habitants sont beaux, comme d'ailleurs la plupart des balinais que nous avons pu voir jusqu'à présent. Souriants, affables, on sent néanmoins que leur gentillesse est intéressée, et que le tourisme massif ne fait qu'envenimer les choses. D'autant plus qu'ils continuent de construire à tout va, et que la concurrence s'en fera d'avantage ressentir, générant une augmentation des prix, et donc une baisse de la fréquentation, les rendant encore plus à cran. J'extrapole, mais je pense ne pas être si loin que ça de la vérité, le serpent finissant toujours pas se mordre la queue. A noter également le contraste saisissant entre l'intérieur de l'île, plutôt rural, pauvre et sale, et ses rivages recouverts de belles maisons et de resorts décorés. Quoi qu'il en soit, l'île est magnifique. Et il fait bon lézarder sur ses plages de rêve, les yeux perdus dans l'horizon bleuté et incertain.
Comme mentionné plus haut, la principale activité des îles Gili demeure la plongée, ou à défaut le snorkeling. Et vous imaginerez aisément que nous nous en sommes donné à coeur joie, n'ayant pas les moyens de nous offrir des plongées en bouteille... La topographie locale fournit des descentes douces depuis les plages, contrairement à certains spots thaïlandais que nous avons pu pratiquer, plus abrupts. Une fois passés les étendues de corail mort, les barrières rocheuses et les jardins aquatiques, on arrive au bord d'une fosse insondable. C'est à cet endroit précis que l'on trouve toutes sortes de beaux poissons bariolés, et de jolis coraux colorés. Ainsi, nous avons pu revoir toutes sortes de poissons Papillons, de Perroquets et autres Demoiselles hargneuses, mais il nous a été également donné de voir d'autres espèces fascinantes, telles que des étoiles de mer bleues, des Scorpions Fishs, des serpents de mer fluos ou bicolores, et surtout... des tortues! Alors que tous s'accordent à dire qu'il faut se rendre sur l'île de Gili Meno pour en voir, il nous a suffi de nous baigner face à la guest-house pour pouvoir les suivre des heures durant, et même tenter de les attraper pour se laisser entraîner. Magique! Encore une fois, à part quelques clichés tirés de la GoPro de ce cher Chris, je me vois dans l'obligation d'emprunter des photos à Google Images, afin de mieux vous rendre compte de la magnificence qui règne en ces fonds marins. J'espère que vous ne m'en voudrez pas...
Pour clore cette semaine riche en farniente, nous avons décidé de changer de restaurant le dernier soir et nous sommes offert une orgie de poissons cuits au barbecue, sur la plage, les pieds dans l'eau. Les brochettes d'espadon, longues d'un mètre, étaient excellentes... Quant aux prix, ils étaient indécemment peu élevés pour la qualité. Franchement, que demande le peuple? En tout cas, c'était sympa... Allez, sur ces bonnes paroles, à bientôt pour un nouvel article sur Bali! (PS: Merci à Chris et Google pour les photos)
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