mardi 7 mai 2013

Singapore's Song




Autant Kuala Lumpur nous avait fasciné par son éclectisme et son dynamisme ambiant, autant Singapour nous a époustouflé par son surréalisme et sa richesse. Tout y est démesuré, c'est invraisemblable. Quel que soit le quartier où l'on se promène, les avenues sont larges, les trottoirs également, les buildings rivalisent de taille et de design, le métro est encore plus propre et plus vaste qu'à Bangkok, et partout, on trouve des espaces verts, tous plus beaux et mieux aménagés les uns que les autres. C'est assez agréable, je dois bien l'avouer, et ce malgré les lourdes appréhensions que j'en avais avant. Evidemment, le reste s'en fait sentir. La vie y a un coût exorbitant, et la moindre activité, le moindre produit acheté (souvent importé, et donc surtaxé) coûte au minimum un bras, un rein, et un oeil cumulés. Cela dit, nous avons pu éviter la casse en étant accueilli par François et Elodie, un adorable couple d'expats installés ici depuis un an, et disposant d'un très bel appartement, situé dans une magnifique résidence avec piscine et salle de sport. Grand luxe! Et comme à chaque fois que sommes recu de la sorte, nous en avons bien profité! Merci encore à vous les amis, pour votre exraordinaire gentillesse, et votre générosité.










Aussitôt installés, et bien reposés dans des lits confortables, nous sommes allés nous balader dans le centre-ville, en commencant par le quartier des affaires. Mélange entre Bangkok, La Défense et Manhattan, ce siège administratif de la plupart des multinationales qui comptent en ce bas monde ressemble à un bouquet de champignons de verres, surgi du sol pour mieux dominer le port et la baie. De l'autre côté de l'eau, on trouve l'un des immeubles les plus étranges qu'il nous ait été donné de voir: le Marina Bay. Sorte de bateau alien posé au sommet de trois tours asymétriques, cet édifice sert d'hôtel, de Mall gigantissime, et surplombe également la baie, l'opéra et le Musée des Sciences, tous bénéficiant d'une architecture ultra moderne, à la limite du futurisme. C'est impressionant. Nous ne sommes pas montés au sommet du Marina, qui dispose d'un bar et d'une piscine, mais j'ai volé une photo aérienne (ça devient une habitude!) pour vous montrer le luxe qui domine cet établissement réputé dans le monde entier.
























  



Puis nous sommes partis nous promener au Fort Canning Park, gigantesque espace vert aménagé en plein coeur de la ville, et véritable bouffée d'air chaud et humide après la pseudo fraîcheur que l'on pouvait avoir au bord de l'eau. Ensuite, nous nous sommes rendus à Clark Quay, afin de boire un coup salutaire en bord de rivière, toujours au beau milieu d'un délire architectural au design improbable. Après quoi nous nous sommes rendus dans Chinatown, qui plus encore que dans les autres villes et capitales que nous avons pu visiter et qui disposaient d'un quartier chinois, porte très bien son nom. Sûrement parce que c'est l'ethnie dominante à Singapour. Quoi qu'il en soit, ici, plus d'enseignes en anglais, ou très peu; la couleur rouge domine, par ses lampions et facades colorés; ça vit, ça fourmille, c'est la Chine. Il est amusant de constater que les Singapouriens "d'origine" battent froids les Chinois de Chine, arguant qu'ils leur volent leur travail (seulement 2% de chômage!), et que la population est bien assez importante, alors que tous les habitants sont fils ou petits-fils d'immigrés. C'est ainsi que nous sommes tombés sur une manifestation nationaliste, ou un LePen aurait très bien pu tenir une tribune. Mais bon, c'est ainsi...

























Nous nous sommes également autorisés une petite sortie au zoo, à défaut de faire des treks où l'on est pas si sûrs que ça de voir des animaux en liberté. Et nous ne regrettons pas, puisque le zoo de Singapour est l'un des plus beaux du monde. Au nord de l'île, entouré par la jungle et les lagunes, ce parc est tout simplement magnifique, et de nombreuses zones, relativement larges, permettent aux animaux une grande liberté de mouvement comparé à d'autres. La grosse découverte de cette visite aura été le tigre blanc. Sublime, majestueux, l'un des deux félins présents nous aura même donné le plaisir de s'agiter un peu et de nager dans son bassin. Samia aurait pu rester des heures à l'observer. Ensuite, les primates. En plus des chimpanzés, babouins, et autres gibbons, le zoo possède le plus grand groupe d'Orang-Outans en captivité jamais recensé, des Nasiques forts laids, des Marsupiaux, des singes Hurleurs, des singes Ecureuils, des Vervets, des Lémuriens, et même des Mandrills (à la face rouge et bleu)! J'étais heureux de retrouver mes cousins, vous n'imaginez pas! Il y avait bien d'autres espèces évidemment, mais nos coups de coeur sont là, en plus des tortues terrestres géantes, des loutres, et des cerfs-souris qui pullulaient dans une énorme serre ouverte, petit bout de forêt primitive conservée, remplie d'immenses chauves souris, de papillons colorés et d'araignées mortelles...

































Une autre journée fut consacrée à la visite du Parc Botanique, sublimement agencé autour de lacs regorgeant de mignonnes petites tortues, d'énormes poissons-chats, et de cygnes immaculés. On y trouve également une scène flottante, sur un plan d'eau, où nous avons pu voir un orchestre symphonique de jeunes musiciens répéter un thème de Walt Dinsey, tiré il me semble de Blanche Neige et les 7 Nains. Suite à quoi nous nous sommes rendus à Little India. De même que pour Chinatown, c'est un petit bout d'ailleurs qui s'est implanté là, et nous avons retrouvé avec délice certains parfums d'épices indiennes, ainsi que de beaux temples aux gopurams magnifiquement peints et sculptés. Malheureusement, nous avons aussi ressentis les aspects néfastes de cette culture pourtant si belle. Notamment les regards concupiscents des hommes en direction de Samia, et les déchets dans la rue, alors que le reste de Singapour est d'une propreté exemplaire. C'est dommage, cela nous a un peu gâcher le plaisir.


 





 




Singapour se distingue énormément des autres villes ou pays par sa politique élitiste, qui s'étend à bien des niveaux. Pratiquant le brain drain à outrance, mais également l'attraction économique, les Singapouriens ont une mentalité de battants. Il existe par exemple des tests pour les enfants de 10 ans, qui détermineront si ces derniers seront ingénieurs ou techniciens le reste de leur vie. C'est pourquoi les parents les couvent et les éduquent pour en faire des leaders. Et il n'est pas rare de voir un marmot de 11 ans dans une poussette, qui est sûrement déjà virtuose d'un instrument, ou champion d'une quelconque discipline sportive. Oui, c'est spécial... De même, les législations sur le comportement social sont très strictes (certains disent que "tout ce qui est amusant à Singapour est interdit"). Des caméras sont disposées partout, un peu comme à Toulon, et le maintien de l'ordre est assuré par un corps de police dont la plupart des membres agit en civil. Certes autoritaire, mais au final, le taux de criminalité de Singapour figure parmi les plus bas du monde. A titre informatif, sachez que la vente de chexing-gums a été interdite depuis 1992, que manger ou boire dans les transports est puni par la loi, et que jeter des papiers gras, des mégots de cigrettes, ou cracher dans la rue vous coûtera 500$ d'amende. C'est rude, mais ça fonctionne. Ah oui, j'oubliais, il existe même des sites internet de délation publique, ou les citoyens qui se sont trouvés gênés par votre comportement peuvent publier votre photo, auquel cas vous encourrez également une amende. je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas être fiché, moi. Heureusement que la peine de mort n'existe plus... Attendez... Ah si, désolé.










Pour terminer sur une note un plus positive que tous ces interdits qui font de Singapour une ville légèrement paranoïaque, je mentionnerai les deux dernières soirées, en compagnie d'Elodie et François, enfin en week-end, où nous nous sommes amusés commes des petits fous. La première nous a permis de tomber par hasard sur quelques employés d'Ubisoft, où bosse François, qui se sont aussitôt mis à payer tournée sur tournée et à nous faire rire en parlant français avec de lourds accents américain, écossais ou malais. Petite dédicace à Allan The Frog, Bob Connery, et Oh my God, they killed Kenny, faites passer le message les amis. Pour la dernière soirée, nos hôtes nous ont remmenés à Marina Bay, où nous sommes allés prendre un verre au sommet d'une tour, sur le roof-top le plus haut du monde! Après quoi nous avons mangé indien dans un charmant petit restaurant, en bord de canal, dans un quartier qui me rappelait Amsterdam et le Canal  Saint-Martin. En conclusion, je dirai donc que nous avons eu une semaine fascinante, en compagnie de gens très sympathiques, dans une ville stupéfiante. Que demander de plus? C'était Mathieu Chabrier, en direct de Jakarta, Indonésie, où nous continuons notre périple. A vous les studios.














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