Le retour au baroudage, après avoir quitté Singapour et le bel appartement de François et Elodie, fut assez difficile. Non seulement, nous avons (encore) du changer de monnaie, nous réadapter à un nouveau style de vie, mais il faut savoir que cette partie du monde possède une particularité assez étrange: en moins de trois semaines, nous avons changé quatre fois de fuseau horaire, et ce sur un faisceau longitudinal de 300 kilomètres à peine. Le changement n'est que d'une heure à chaque fois, dans un sens ou dans l'autre, et nous évite les désagréments du jet lag, mais c'est tout de même assez déstabilisant. Quoi qu'il en soit, nous sommes arrivés à Jakarta un peu perdus, fatigués, et nous nous sommes vite rendus compte que la capitale indonésienne n'offrait pas grand intérêt, à part peut-être la gentillesse de ses habitants. Sans parler du temps, qui n'était pas vraiment au rendez-vous. Nous avons donc passé trois jours à nous morfondre dans un hôtel miteux et dans le restaurant mitoyen disposant d'une wifi passable, où nous avons galéré comme pas permis pour organiser la suite de notre périple. Faisant une croix sur la traversée de Java, trop longue et fastidieuse, nous avons finalement opté pour nous rendre directement sur la belle île de Bali.
L'arrivée fut nettement plus joyeuse qu'à Jakarta, étant donné que nous y attendaient Chris et Manou, nos complices de Koh Tao et Kuala Lumpur qui revenaient d'une escale à Hong Kong. Nos retrouvailles furent donc comme il se doit bien arrosées, et après avoir un peu visité le village de Sanur, à l'est de l'île, nous sommes repartis tous ensemble en bus vers le centre, à Ubud. Ubud est considéré à la fois comme la source de la médecine traditionnelle à Bali (célèbre pour les vertus de ses plantes), un haut lieu de pélerinage et de méditation (c'est d'ailleurs ici qu'a été tournée l'adaptation du best-seller Mange, Prie, Aime, avec Julia Roberts), mais également comme la Mecque de la culture balinaise, très prisée pour sa diversité, sa richesse, et le raffinement de son artisanat. C'est simple, la ville compte pas moins de vingt musées, proposant pour la plupart des spectacles de danse traditionnelle; chaque maison, guest-house ou resort de luxe est un chef d'oeuvre architectural mêlant confort moderne et design ancien; des statues d'animaux, de héros historiques ou de personnages fantaisistes jalonnent les rues par centaines, et l'on trouve galeries d'art ou échoppes d'artisanat partout, en ville comme à des kilomètres à la ronde. A se demander comment les commercants s'en sortent tant la concurrence est rude et omniprésente.
Ubud recèle également un joyau sans pareil: la Monkey Forest, en plein coeur de la ville. Forêt millénaire devenue sacrée pour les Balinais, elle abrite plus de 250 macaques crabiers, ou macaques à longue queue, répartis en quatre familles distinctes occupant chacune son propre territoire. Les singes évoluent en toute liberté dans le parc, et vont même parfois aux abords de la route, quémander de la nourriture aux touristes directement sur le trottoir. La balade fut assez mouvementée, vu que les macaques sont plutôt taquins et imprévisibles. En effet, tandis que Samia se tenait un peu à l'écart, à juste titre, et que Chris et Manou se faisaient monter sur la tête par des singes facétieux, qui leur pincaient les joues ou tentaient de leur dérober quelque objet, une mère furieuse me prit en chasse à deux reprises, sans que je comprenne pourquoi. J'avoue ne pas avoir trop fait le malin. C'est qu'elles ont des petites dents pointues ces bestioles! Un peu plus tard, après avoir fait le tour du parc et nous être rapprochés des vertes rizières alentours, nous nous sommes retrouvés en pleine guerre de territoire, ou une soixantaine de primates se sont mis à hurler en pourchassant deux ou trois de leurs ennemis, qui se sont vite réfugiés dans les arbres. Là encore, nous n'avons pas fait les fiers... Malgré cela, la promenade valait le détour, tant le décor de cette forêt paraît intemporel.
Le lendemain, louant des scooters à bon marché, nous sommes partis explorer les alentours, à comencer par la rivière, au nord-ouest. Sinuant au fond d'une vallée escarpée et verdoyante, cette jolie rivière dispose de rapides idéaux pour une bonne session de rafting. Il nous aura fallu descendre 450 marches inégales pour y accéder, mais le plus dur fut de les remonter sous une chaleur accablante, et ce juste avant qu'un orage n'éclate. Heureusement, la pluie ne fit que passer, et nous pûmes continuer notre route, nous perdant sur de petits chemins de campagne au milieu des rizières étagées en terrasses. C'était fabuleux. D'autant plus qu'en toile de fond, nous pouvions voir les monts Batur et Agung, actuellement inactifs, mais majestueux et magnifiques, le sommet auréolé de nuages blancs sur un ciel bleu limpide. Nous étions partis pour nous offrir une deuxième journée de promenade motorisée, agrémentée de funérailles royales lors d'une procession folklorique avec costumes, masques et statue gigantesque, mais le temps s'est considérablement dégradé, et une pluie torrentielle s'est abattue sur la ville, nous obligeant à nous réfugier dans un restaurant plusieurs heures durant. Dommage, mais nous sommes sans regrets, car nous en avons tout de même bien profité, et peut-être y reviendrons nous avant la fin du séjour.
Pour terminer en beauté cet épisode à Ubud, nous avons passé la dernière soirée en compagnie de Romain et Ségo, des amis fraîchement mariés qui passent leur lune de miel ici même, à Bali. Nous avons bien failli nous rater, ne sachant pas que nous étions respectivement au même endroit, mais la magie de Facebook a encore opéré, et nous nous sommes retrouvés pour une unique soirée bien sympathique et bien alcoolisée, avant que nos chemins ne se séparent à nouveau. Car tandis que ces derniers demeurent sur Bali, et prennent des vacances bien méritées, nous nous sommes rendus pour notre part aux îles Gili, d'où je vous écris. A très bientôt, donc, pour un nouvel épisode de nos aventures indonésiennes, en espérant que le climat s'améliore!
Ah, j'allais oublier! Merci à Chris et Manou pour leurs clichés! Force et robustesse!
Ah, j'allais oublier! Merci à Chris et Manou pour leurs clichés! Force et robustesse!
Coucou les voyageurs. Bon ben autant le dire : je suis jalouse, super jalouse. A la vue de tous ces beaux paysages, je n´ai qu´une envie : faire mon sac et retourner à Bali !!!
RépondreSupprimerC´était si beau... Profitez bien... des bisous
Héhéhé... Tu crois que tu ne nous fais pas rêver avec tes aventures! Profites également, bisous balinais
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