mercredi 2 janvier 2013

Hanoi et Halong, déception...

Le changement du Laos au Vietnam fut pour le moins brutal. Luang Prabang et Hanoi ne sont pourtant pas si éloignées que ça, et se situent quasiment à la même latitude, mais nous sommes tout de même passés d'un extrême à l'autre en à peine une heure de vol. Nous sommes montés dans l'avion sous un soleil radieux et une chaleur estivale, mais nous en sommes descendus dans un froid mordant et sous un ciel de plomb. Luang Prabang est une ville préservée, calme et verdoyante, tandis qu'Hanoi demeure une capitale, avec tous les mauvais côtés que cela implique: traffic, pollution, immeubles hauts et sales, surpopulation, commerces à perte de vue et j'en passe... Certes, les décorations de Noël et l'humeur joyeuse de bandes de jeunes se prenant en photo et mangeant des glaces devant les sapins ont un peu égayé l'ambiance maussade de la ville, noyée dans la brume, mais cela n'a pas suffi à nous redonner le moral.





Il faut dire aussi qu'en plus de ce bouleversement notoire d'atmosphère, après un mois passé au même endroit, il nous aura fallu revoir nos habitudes du tout au tout, que ce soit en matière de conversion d'argent (kips et dongs n'ont pas du tout la même valeur), de communication (autant le thaï et le lao se ressemblent, autant le vietnamien vient d'une autre planète), de nourriture, ou tout simplement face au changement radical de mentalité. Ajoutons à cela les élancements de ma cheville mal rétablie, l'angoisse de ne pas trouver un nouveau Netbook pour remplacer celui de Samia, que j'avais cassé, un changement d'hôtel car le premier était pourri (et le second pas beaucoup mieux), ainsi que la tristesse de passer Noël loin de nos familles et amis, et vous imaginerez peut-être dans quel état nous nous trouvions. Surtout moi je dois l'admettre...





Bon, il y a eu tout de même quelques aspects positifs, hein! D'une, j'ai racheté un mini laptop (plus performant que l'ancien et moitié moins cher qu'en France); de deux, nous avons rencontré un couple d'argentins très sympathiques, en lune de miel, avec qui nous avons pu boire des bières et goûter les spécialités locales des nombreuses échoppes de rue; et enfin nous avons passé une journée de Noël somme toute correcte, nous promenant au bord du lac Tu Rua (dans lequel vivrait une tortue géante de deux mètres de long!) et mangeant dans un bon petit resto. Après quoi nous sommes partis en bus, à destination de la baie d'Halong.










Nous avons tous en tête, en ayant vu des photos, des reportages ou des films tel qu'"Indochine", de Régis Wargnier, les splendides paysages de la baie d'Halong. Ces milliers de petites îles rocheuses émergeant de la mer, formant un labyrinthe maritime naturel et traversées par de belles jonques chinoises à voiles triangulaires sont gravées en nous, et évoquent la plupart du temps un fantasme de voyageur, avide de naviguer dans ces eaux turquoises. Du moins, c'est mon cas. J'ai toujours rêvé de m'y rendre un jour, idéalisant cette destination de tout mon être. Vous comprendrez à quel point j'étais excité à l'idée de toucher enfin au but! Le problème, c'est que personne ne filme ou ne prend en photos la baie d'Halong en hiver, et encore moins la fréquentation touristique de ces lieux enchanteurs. Notre excursion se transforma donc bien vite en cruelle déception, lorsqu'après deux jours passés sur la côte à attendre une éventuelle éclaircie, nous prîmes nos billets pour la pire version imaginable de "La croisière ne s'amuse pas".




















Premièrement, le gérant de notre hôtel, auprès de qui nous avions booké un circuit de "deux jours/une nuit" , nous l'avait décrit avec moult détails, insistant sur les multiples activités dont nous jouirions à bord et durant nos escales. Nous avons du au maximum faire la moitié de ce qui était prévu. Ensuite, nous sommes partis avec deux bonnes heures de retard sur notre programme et sommes rentrés en avance de l'heure de retour prévue. Tout cela pour attendre un groupe de touristes venant directement d'Hanoi, qui pour la plupart, auront payé beaucoup moins que nous pour plus de prestations (notamment l'aller-retour en bus depuis la capitale). Mais le pire demeura le "guide", qui en sus de manquer de professionalisme, se révéla tout simplement odieux. En effet, non content de ne pas respecter l'organisation initiale, de raconter des conneries pour tenter vainement de nous faire sourire, ou de faire preuve de familiarités avec ses "clients", il me prit en grippe lorsque je lui demandait les clés de notre cabine pour entreposer nos sacs, arguant que puisque j'insistais et ne respectais pas son "autorité", je serai le dernier à les obtenir. Ce qu'il fit, pour notre plus grand plaisir, nous octroyant la pire chambre du bateau, au dessus du moteur, à côté du générateur, et en dessous des toilettes... Un vrai bonheur!







Je passerai sur le froid constant, la brume persistante et la multitude de bateaux remplis à ras-bord, pour mentionner les bons points de cette croisière. D'une part, malgré le climat peu engageant, qui gênait cruellement la visibilité, l'archipel d'Halong demeure une vraie splendeur. Les pics karstiques se découpent sur l'horizon à perte de vue, et l'on est toujours surpris, au détour d'un cap ou d'une simple avancée rocheuse, par les nouvelles topographies qui s'offrent à nous. D'autre part, la nourriture à bord était copieuse et délicieuse. Voilà. Je crois que c'est à peu près tout... Non, je plaisante, bien évidemment! Nous avons  également effectué une petite ballade en kayak, pagayant dans une eau étonnemment chaude, au milieu d'un village flottant de pêcheurs. Nous avons visité une "Disco Cave", gigantesque grotte calcaire éclairée par des centaines d'ampoules colorées, qui, bien qu'envahie par plusieurs centaines de personnes (le débarcadère de l'île ressemblait à un parking), n'en demeure pas moins spectaculaire. Et puis nous aurons passé du bon temps avec les autres passagers, toutes nationalités confondues, à échanger nos impressions et nous plaindre allègrement des conditions de voyage et du tourisme de masse vietnamien.














Pour conclure, je dirai que si vous comptez vous rendre un jour dans cet extraordinaire endroit, faites attention à plusieurs choses. D'une, allez-y en automne ou au printemps, pour éviter le mauvais temps hivernal ou les pluies et les chaleurs de l'été (et les invasions de chinois!). De deux, rendez vous directement sur l'île de Cat Ba, d'où vous organiserez vos croisières en agence (pas en hôtel), en négociant ferme les tarifs et le niveau de prestation. De trois, assurez vous de rencontrer votre guide avant le départ, si possible au moment de la transaction, pour pouvoir lui rappeler ce que vous avez payé et êtes censé faire. Pour notre part, nous sommes dégoûtés à vie des tours organisés. Mais cela ne nous empêchera pas de continuer, toujours plus avant, à la recherche de belles plages ensoleillées. C'est pourquoi, dans un premier temps, nous avons pris un bus pour Ninh Binh, étape que je raconterai dans le prochain post, avant de nous rendre plus au sud, à Hué, puis à Hoi An. Tambièt!

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