vendredi 4 janvier 2013

Ninh Binh et Hué




Bien décidés à ne pas nous morfondre plus longtemps sous les latitudes froides et humides du Nord Vietnam, nous avons pris un premier bus pour Ninh Binh, à cent cinquante kilomètres plus au sud, pour y trouver sensiblement le même climat… Arrivés le 31 décembre, en début de soirée, nous pensions ne rien faire pour le réveillon, mais c’était sans compter l’entrain et la gentillesse de Tùc, le patron de l’hôtel Mini Queen. En effet, à 20 heures, il convia l’ensemble de ses clients _ nous étions une dizaine_ et nous offrit le repas, nous rinçant copieusement par la même occasion de shots de vodka, et nous apprenant au passage à trinquer à la vietnamienne, en beuglant toutes les deux minutes : « Chùc mùn nàm môi ! » Ce fut un bon moment, passé en compagnie de couples allemands, anglais, français et québécois, mais au bout de trois heures à ce train là, tout le monde, hormis Samia, était passablement bourré et fatigué. Nous partîmes donc nous coucher avant minuit, mais nous n’aurions de toute façon pas pu tenir plus longtemps, fourbus comme nous étions.





La province de Ninh Binh est réputée pour receler de nombreux trésors naturels et religieux, tels que temples anciens, pagodes majestueuses, invraisemblables formations karstiques, immenses grottes calcaires et réserves nationales. Néanmoins, toujours à cause du mauvais temps, nous nous sommes contentés de louer un scooter pour une journée et de nous balader dans les environs proches de la ville. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés à Tam Coc. Considéré comme l’équivalent terrestre de la baie d’Halong, le site de Tam Coc est une merveille, même si son exploration est considérablement dévalorisée par l’afflux massif de touristes. On y accède en barque, que le/la rameur/euse dirige avec ses pieds, sur une jolie rivière sinuant dans un labyrinthe de roche, encadrée par des rizières, et passant par des grottes obscures à travers les montagnes. C’était tout simplement sublime, même si nous faisions plus ou moins la course avec des dizaines d’autres embarcations, et que des marchandes insistaient sans vergogne pour nous vendre leurs produits.


















Le soir même, nous avons pris un deuxième bus, de nuit cette fois, pour un trajet de onze heures à destination de Hué, dans le centre du pays. Autant vous dire que ce ne fut pas une partie de plaisir ! Derniers montés dans le car, nous nous sommes vus attribuer les couchettes du fond, non individuelles et jouxtant les toilettes, et avons du partager l’espace plus que restreint avec un jeune (mais gros) franco-vietnamien. Encore une fois, les conditions, alliées à mes troubles du sommeil, m’ont empêché de fermer l’œil de la nuit. Samia, quant à elle, combattait son allergie et les dizaines de blattes qui pullulaient tout autour de nous. Non, mais sérieusement ! Surtout que le temps, loin de s’améliorer, nous avait réservé quelques averses rafraîchissantes pour notre arrivée… Bref.








Traversée par la Rivière des Parfums, Hué conserve encore aujourd’hui un peu de son faste d’autrefois. Notamment grâce à l’imposante enceinte impériale, au cœur de la citadelle, qui contient encore les vestiges du palais, en pleine restauration actuellement. Ancienne capitale du pays, sous la dynastie des Nguyên, au XIXème siècle, Hué fut ravagée à plusieurs reprises par la suite. Par les français, en 1885, qui pendant trois jours brûlèrent la bibliothèque impériale et dépouillèrent la cité de tous ses objets de valeur. Puis en 1968, lorsqu’à la faveur de l’offensive du Têt, les troupes nord-vietnamiennes et le Viêt-Cong envahirent la ville, avant de massacrer 25 jours durant quelques 2500 personnes « réfractaires » au Front National de Libération. S’ensuivirent les représailles américaines, qui consistèrent à bombarder pendant plusieurs semaines la ville et à utiliser du napalm dans le palais impérial… Environ 10 000 personnes périrent. Quoi qu’il en soit, tout ne fut pas détruit, et il demeure de beaux restes.







Après une visite sommaire de la ville, nous sommes repartis, pour un trajet de cinquante kilomètres mais qui dura néanmoins quatre heures (!?!), en direction de Hoi An, d’où je vous écris. La route, pour la première fois en deux semaines, était à couper le souffle, alternant paysages de montagnes et vues sur la mer. Le temps s’est dégagé, et cette petite station balnéaire pleine de charmes promet de belles choses. Je vous en dirai plus dans le prochain post. Là, j’aimerais tellement faire une vraie nuit… A bientôt donc!


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