mercredi 23 janvier 2013

Le Cambodge

Ceci est le drapeau national et le pavillon national du Royaume du Cambodge. Il est constitué d'une bande rouge horizontale entourée de deux bandes bleues, représentant la Nation et le Roi. Au centre se dessine en blanc une représentation du temple d'Angkor Vat, symbolisant la religion.

Il fut adopté une première fois, de 1948 à 1970, changea cinq fois durant les deux décennies suivantes, et redevint le drapeau officiel en 1993, au retour du roi Norodom Sihanouk.



LE CAMBODGE

  • Origines
Le Royaume du Cambodge, en Khmer Kâmpùchea, qui signifie littéralement "Pays des Khmers", est un pays d'asie du sud-est, peuplé d'environ 15 millions d'habitants. Le Cambodge est l'état successeur de l'Empire Khmer, hindouiste et bouddhiste, qui régna sur pratiquement toute le péninsule d'Indochine entre le XIème et le XIVème siècle.

  • Géographie
Le Cambodge a des frontières communes avec la Thaïlande, à l'ouest et au nord-ouest, le Laos au nord-est, et le Vietnam à l'est et au sud-est. Il possède également un accès maritime au sud-ouest, sur le Golfe de Siam. La capitale du royaume est Phnom Penh. Le climat y est tropical.
La géographie du pays est dominée par le fleuve Mékong, qui le traverse du nord au sud (Thonlé Thom en Khmer, qui signifie "Grande Rivière") et le Tonlé Sap (ou "Rivière d'eau fraîche), principale ressource halieutique. Son relief de très basse altitude fait que le Cambodge se trouve en grande partie au niveau ou sous le niveau des fleuves. A la saison des pluies, le courant du Mékong s'inverse et s'écoule vers le Tonlé Sap, dont le lac augmente considérablement sa superficie. C'est un phénomène unique au monde.

  • Religion et Langue
Les citoyens du pays portent le nom de Cambodgiens, ou Khmers, en référence à l'ethnie dominante. La langue officielle en est donc... le Khmer. La majorité des habitants sont de religion Bouddhiste Theravada (96% de la population, religion d'état), bien que le pays comporte une communauté musulmane Cham (2%) ainsi que quelques ethnies des montagnes et une communauté chrétienne (1%).

  • Economie
L'agriculture reste le secteur économique dominant, représentant 57,6% de la population active et 33,4% du PIB. Les industries principales sont la confection et le tourisme, employant environ 3 millions de personnes. Du pétrole et du gaz ont également été trouvés dans les eaux territoriales du pays en 2005. Malgré l'extrême pauvreté d'une grande partie de la population (31% en dessous du seuil de pauvreté), le Cambodge connaît depuis la fin des années 1990 un fort développement économique et bénéficie de l'afflux d'investissements internationaux. Entre 2004 et 2007, le PIB du royaume connut une croissance moyenne de 10% par an. Malgré cette embellie, le PIB par habitant demeure bien au-dessous de la moyenne régionale et au même niveau que bon nombre de pays d'afrique sub-saharienne.

  • Histoire
  1. Royaumes Pré-Angkoriens
La création du Cambodge remonte approximativement à l'an 600, lorsque le roi Khmer Ishanavarman, descendu des plateaux laotiens, conquit le Funan (sud-est actuel) et le rattacha a son Royaume du Chenla. Il entreprit alors la construction de nombreux temples et sanctuaires. Mais au VIIIème siècle, d'obscures querelles dynastiques divisèrent le pays en deux, le Chenla de terre (côté laotien) et le Chenla d'eau (le Cambodge proprement dit). Il fallut attendre l'an 802 pour qu'un prince javanais, Jayavarman II conquière le Chenla d'eau (celui de terre tombera un siècle plus tard) et redonne sa splendeur au royaume. Son successeur Yasovarman fit construire sa capitale à deux pas du Thonlé Sap. Angkor était né.

     2. Angkor

S'ensuivit l'âge d'or de la civilisation Khmère, qui durera jusqu'au XIIIème siècle, durant lequel de gigantesques aménagements hydrauliques et de nombreux édifices religieux virent le jour. Le culte du Dieu-Roi fut restauré, et le royaume s'agrandit vers l'ouest. Le règne de Suryavaram II, notamment, connut une période de paix et de prospérité inégalée. Mais une guerre de presque cent ans, contre les Chams voisins, entacha les règnes de ses descendants. Angkor fut pillée une première fois en 1177. Mais Jayavaram VII réussit par la suite à reprendre le dessus, allant jusqu'à conquérir de nouveaux territoires. Ce roi lépreux, selon la légende, est également célèbre pour avoir fait construire de nombreux temples, routes et hôpitaux pour son peuple. C'est l'apogée de l'Empire.

     3. Déclin 

A la mort de Jayavaram II, le Cambodge connaît une longue récession. Son fils restaure le culte de Shiva aux dépens du bouddhisme, il accepte de payer un tribut à l'empereur Mongol Kubilaï Khan, puis perd successivement les terres vassales de Sukhothai, de Lobpuri, et des Lao. L'unité des Khmers elle-même vacille, en raison des dissensions religieuses. Ainsi, en 1336, un roi hindouiste et persécuteur du bouddhisme se fait assassiner par son jardinier, Ta Chay, qui est à son tour proclamé roi par le peuple! Il s'agit alors d'une véritable révolution qui marque la fin définitive du culte du Dieu-Roi et la mise à l'écart de l'élite indianisée. Le bouddhisme Hinayana devient le culte officiel et le Pali remplace le Sanscrit comme langue sacrée. Le nouveau royaume Thaï du Siam profite alors de l'affaiblissement de son voisin pour lancer une attaque qui aboutit à la prise d'Angkor en 1351 et la déportation en esclavage d'une grande partie de la population. Les Khmers reprennent la capitale six ans plus tard, mais la reperdront face aux Siamois en 1431, qui placent le Cambodge en état de vassalité.

     4. Entre Siam et Vietnam

Du XVème au XIXème siècle, le Cambodge vit une longue décadence politique sous domination Siamoise. Cherchant de nouveaux alliés pour mettre fin à l'occupation, les différents prétendants aux pouvoirs firent appel aux étrangers. Ainsi, en 1623, le roi Chey Chetta demanda l'appui de son beau-père, le roi de Hué. En contrepartie de son aide, qui aboutit à une victoire sur les Siamois, ce dernier obtint l'autorisation de fonder des établissements vietnamiens dans la région de Saigon. C'est à partir de là que les vietnamiens, poursuivant leur progression historique du nord vers le sud, en vinrent peu à peu à remplacer les Khmers dans le Delta du Mékong. Longtemps, les Viets et les Siamois se disputèrent les différentes régions du pays dans un incessant ballet de victoires et de contre-attaques. Puis au XIXème siècle, les vietnamiens s'imposent et annexent totalement le territoire. En 1845, une révolte éclate, qui se traduit par le massacre de l'ensemble des occupants. Les Siamois se relancent dans la partie, et se mettent d'accord avec les Viets pour partager définitivement le pays. Le roi Ang Duong décide alors de faire appel aux français.

     5. Colonisation

En 1863, son fils, le roi Norodom, signe un accord avec la France qui place le pays sous protectorat et l'intègre progressivement dans son empire colonial. Les quarante années suivantes, malgré les conditions  commerciales dues aux chartes de protection, la France laisse plus ou moins Norodom diriger le pays en monarque absolu. Ce dernier en profite pour moderniser considérablement l'administration, mais nombre de ses réformes se heurtent à une vive opposition de la cour et des nobles, forçant le roi à temporiser. A sa mort en 1904, la succession revient à son frère Sisowath, qui poursuit l'oeuvre de son aîné et s'attire les faveurs des français. Il en ira de même avec son fils Monivong, qui permit la construction de nombreuses routes, ainsi qu'une voie ferrée et des hôpitaux. Seul le système scolaire se verra relégué aux oubliettes, n'évoluant que très lentement, au détriment de la population. En 1937, on ne dénombre que 49 500 élèves pour 3 millions d'habitants.

     6. Guerre et Indépendance

A la veiile de la Seconde Guerre Mondiale, les français n'envisagent pas d'accorder son indépendance au Cambodge dans un futur proche. Néannoins, suite à l'offensive Thaïlandaise de 1941 et sous la pression des Japonais, la France doit céder les provinces de Battambang et de Siem Reap. La même année, le Gouverneur Général d'Indochine désigne Norodom Sihanouk comme nouveau roi. Le 9 Mai 1945, un coup de force japonais met fin à la domination française, mais la capitulation nippone pousse le souverain a rappelé les français. Le 15 Octobre, le Général Leclerc entre à Phnom Penh. Durant la Guerre d'Indochine, le Cambodge est menacé par le Viet Minh et ses alliés Khmers Issarak, mais est, des trois pays de l'Indochine française, celui qui souffre le moins de la guerilla indépendantiste communiste. Finalement, Sihanouk parviendra à négocier un traité acceptable avec les français, et finira par proclamer l'indépendance en octobre 1953.

     7. Neutralité

Douze ans durant, Sihanouk pratiquera habilement une politique dite "de neutralité", et le pays connaîtra enfin une période de croissance et de prospérité. La construction de ports et d'aérodromes permettra également de rompre avec la dépendance traditionnelle vis-à-vis de Saigon. Mais en 1965, avec la reprise de la Guerre du Vietnam, la-dite neutralité est mise à mal et le Cambodge s'enferre dans un triple jeu dangereux avec ses voisins communistes, les Etats-Unis et la population locale. En 1967, le Premier Ministre de droite, Lon Nol, réprime durement un soulèvement paysan. Des organisations communistes clandestines se forment et prennent le maquis. En 1969, Sihanouk ne proteste ni contre les manoeuvres américaines sur le territoire cambodgien, ni contre l'entrée de 40 000 soldats nord-vietnamiens. La droite, favorable aux américains, met le feu aux poudres avant de renverser le chef d'état, alors en cure médicale en France, le 18 Mars 1970.

     8. République Khmère

La nouvelle équipe au pouvoir, menée par Lon Nol, proclame aussitôt l'abolition de la monarchie et rebaptise le pays "République Khmère". Désormais allié aux Etats-Unis, le Cambodge bascule dans la guerre. Tandis que les américains pourchassent les nord-vietnamiens, l'armée de Lon Nol se retrouve confrontée à la fois aux Viets et à la guerilla Khmère, armée et renforcée par les communistes. Entre 1965 et 1973, les B-52 américains larguent 2 756 941 bombes sur le territoire. Le pays est dévasté, et les guerilleros recrutent. En 1973, l'Armée Révolutionnaire du Kâmpùchea, dont les combattants sont appelés également Khmers Rouges et menée par Saloth Sâr, plus connu sous le nom de Pol Pot, contrôle 60% de la superficie du pays et 25% de la population. En cinq ans de guerre, plus de 650 000 personnes mourront, victimes des multiples bords en conflit. Puis, le 1er Janvier 1975, les Khmers Rouges lancent l'offensive finale. En 117 jours, ils se rendent maîtres du pays, et le 17 Avril, ils rentrent dans Phnom Penh.

     9. Khmers Rouges

Immédiatement après la victoire, les Khmers Rouges ordonnent l'évacuation de toutes les villes, les habitants, étant "invités" à retourner dans leurs villages pour travailler dans les champs. Cet exode forcé fait de nouveau des centaines de milliers de victimes. Tout ce qui pouvait évoquer la civilisation urbaine: industrie, écoles, hôpitaux, administrations, fut anéanti. La monnaie est abolie, ainsi que toute propriété privée. Les édifices religieux sont rasés, les moines pourchassés. Les intellectuels et les fonctionnaires (il suffisait de porter des lunettes ou un stylo) sont exécutés sommairement, ainsi que leurs familles, enfants compris. Les adolescents sont enrôlés, endoctrinés, et transformés en bourreaux. Le moindre prétexte est bon pour arrêter, torturer et assassiner les opposants au nouveau régime, communiste à la limite du nazisme. En l'espace de trois ans, 2 millions de personnes sont tuées ou portées disparues. Les Khmers s'auto-génocident. Khieu Samphan est officiellement le chef de l'état, mais l'Angkar tout puissant est dirigé par Pol Pot, fervent admirateur de Merx, Staline, et Hitler... Ce sera leur haine des vietnamiens révisionnistes, trop souples dans leur vision du socialisme, qui causera leur perte. Organisant des raids frontaliers, ils finiront par subir une contre attaque fulgurante, et en Décembre 1978, l'armée vietnamienne envahit le Cambodge et chasse les Khmers Rouges du pouvoir.

    10. Occupation et Reconstruction

Les Vietnamiens eurent l'intelligence d'installer des Cambodgiens au pouvoir (dont Hun Sen, un Khmer Rouge repenti) pour ne pas provoquer la population. Mais ils ne parvinrent pas à se débarasser des KR, dans le maquis, qui pour déstabiliser le nouveau régime se mirent à truffer le pays de mines antipersonnelles, mutilant sciemment un nombre considérable de paysans et d'enfants. En 1982, Sihanouk crée une armée royaliste, et un nationaliste de droite, Son Sann, monte son propre groupe armé. Finalement, lâché par l'URSS à l'effondrement du bloc soviétique, le Vietnam se retire du Cambodge, en 1989, après onze ans d'occupation. Le 23 Octobre 1991, des accords  de paix sont signés entre les quatre factions rivales, sous l'égide de l'ONU, qui investit 3 milliards de dollars pour relever le pays, et envoie 20 000 casques bleus et une cohorte d'ONG et d'hommes d'affaires. Le prince Sihanouk est accueilli triomphalement, tandis que Khieu Samphân manque d'être lynché. La scène politique est un désastre, chacun essayant de faire valoir ses droits. Il faut attendre Juillet 1997, pour que Hun Sen prenne le pouvoir en attaquant le deuxième Premier Ministre Ranariddh et en capturant des partisans royalistes. Pol Pot est arrêté le même mois, et mourra mystérieusement dans sa cellule un an plus tard. En 1998, Hun Sen remporte les élections, dites "libres et équitables", et donne des postes de députés à d'anciens responsables Khmers Rouges. Les tensions montent

     11. De nos jours

En 2004, le roi Norodom Sihanouk abdique à la surprise générale en faveur de son fils Norodom Sihamoni. Cela n'affecte guère Hun Sen, qui conforte son pouvoir aux législatives de juillet 2008. En 2009, il fête ses 24 ans en temps que Premier Ministre. Pendant ce temps là, à la frontière thaïlandaise, le temple Preah Vinear, classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO et attribué au Cambodge a ravivé les braises d'un conflit jamais éteint entre les deux pays voisins. Depuis le 4 Février 2011, les deux camps s'affrontent à l'arme lourde aux abords de l'édifice, dont une partie s'est effondrée. 15 000 personnes ont été évacuées.
Après 30 ans d'attente et de nombreuses difficultés, le procès des Khmers Rouges s'est ouvert le 17 Février 2009 à Phno, Penh. Cinq personnes seulement sont inculpées, à savoir Duch (ancien directeur du centre de torture S-21), Nuon Chea (bras droit de Pol Pot et idéologue du régime), Khieu Samphân (ancien chef d'état), Lend Sary et sa femme Leng Thirith (respectivement Ministre des Affaires Etrangères et Ministre des Affaires Sociales). Le procès est délicat, car de nombreuses personnes au gouvernement et dans l'armée étaient complices, et l'instabilité peut revenir à tout moment. Duch fut le premier à être condamné, à 35 ans de prison. Quant à l'avocat de Khieu Samphân, Jacques Vergès (86 ans), il aurait déclaré qu'il n'y a jamais eu de génocide au Cambodge". On croit rêver...



Capitale:  Phnom Penh
Superficie: 181 035 km²
Population: 14,4 M. d'hab
Densité:    725 hab./km²
Population Urbaine: 24%
Espérance de Vie:  62 ans
Fuseau Horaire: UTC +7h
Niveau de Vie: 64 $ /Mois
Taux d'alphabét.: 73,6%
Monnaie:     Riel (KHR)
Langue officielle: Khmer
Roi: Norodom Sihamoni
Premier Ministre: Hun Sen
Régime: Monarchie Constitutionnelle Elective

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire