mercredi 16 janvier 2013

Nha Trang et Mui Né: Voilà l'été!!!





Nha Trang est sans doute la station balnéaire du Vietnam. Moins mignonne et nettement moins chargée d'histoire qu'Hoi An, moins sauvage que Mui Né, elle attire pourtant deux fois plus de monde, sûrement à cause de la longue plage, presque aussi grande que celle de la Baule, et du site avantageux, même s'il est considérablement ravagé par les constructions aujourd'hui. Notre première impression fut d'ailleurs d'être arrivés sur une plage californienne, aux buildings imposants donnant directement sur les flots, face à une île ornée d'un gigantesque lettrage blanc à la mode hollywoodienne... C'était sans compter sur les Russes. Il s'avère en effet qu'un vol direct relie cette portion de côte vietnamienne à Moscou, et ces derniers viennent par légion. En fait, la moitié des commerces de luxe sont tenus par des russes, et la majorité des menus dans les restaurants sont écrits en cyrillique. C'est assez dépaysant pour le coup.








Cela dit, nous nous en sommes donné à coeur joie, et avons pu profiter (enfin!) du soleil, nous adonnant des heures durant au farniente sur le sable ou jouant dans des vagues dignes de nos rouleaux basques et landais.  La ville offre quantité d'activités plus alléchantes les unes que les autres, telles que plongée, snorkeling, jet-ski, croisières dans les îles et j'en passe, mais les prix pratiqués étaient vraiment indécents. Nous avons préféré trouver un petit bar sympa pour jouer au billard en toute tranquilité, et avons eu la joie d'y retrouver Chris et Nicola, un couple anglais avec qui nous avions passé le nouvel an à Ninh Binh. C'était très sympa. La dernière soirée, nous nous sommes fait plaisir, tant au niveau du portefeuille que des papilles, en nous offrant un vrai repas français, au Bistro, nous goinfrant de poulet basquaise et de gratin dauphinois, le tout arrosé d'un petit Syrah à pas piquer des hannetons. Un délice! Je salive rien qu'en y repensant...






Après Nha Trang, nous sommes repartis en bus pour Mui Né. Et plus nous descendions vers le sud, plus le temps était radieux, à l'instar de la vue, qui changeait radicalement, passant de paysages montagneux verdoyants à des rizières à perte de vue, avant de céder la place à un décor plus sec, voire désertique, qui m'a fait penser à certaines régions d'Afrique de l'ouest. Puis, en approchant de la ville, nous avons eu la surprise de tomber d'abord sur le village de pêcheur, et ses centaines de bateaux, de barques et de bols qui parsèment la baie tels une flotte de guerre en attente de l'ordre d'attaque. Grandiose spectacle! Quant à la ville à proprement parler, elle se résume à dix kilomètres de Nationale, enserrée par les hôtels, les bars et les restaurants, et n'offre une véritable plage qu'à marée basse, tout le front de mer ayant été cimenté pour contrer l'avancement des flots rageurs. Je vous laisse imaginer, car les photos subliment et contredisent ce que je viens d'évoquer.











Ici aussi, les Russes sont partout. Les hommes se promènent, la plupart bodybuildés, avec des greluches décolorées et squelettiques pendues à leurs bras, à moitié à poil, sans aucun respect pour la pudeur asiatique. Il est même assez courant de les voir improviser des séances photos sur la plage, en mode pin-ups. Ils adorent ça! C'est navrant (et ridicule!) mais ils payent le prix fort pour s'en octroyer le droit. Et ce ne sont pas les Vietnamiens qui cracheront sur autant de pognon, vous pouvez me croire! Donc, pour ne pas rentrer dans le moule, nous avons fui comme la peste les moscovites, et nous sommes plutôt acoquinés avec deux petites suisses, Lara et Mélanie, avec qui nous avons passé de délicieux moments, allant même jusqu'à leur apprendre les rudiments du poker chinois, version Bo Pen Yang Gang.







Ainsi, avec nos deux nouvelles comparses, nous sommes partis par exemple à la découverte de la Source aux Fées, pour une balade dont nous nous souviendrons longtemps. En effet, Suoi Tien est un petit cours d'eau, qui prend sa véritable source à quelques kilomètres de là, et qui descend jusqu'à la mer. Rien de bien étonnant, me direz-vous, si ce n'est que la promenade est somptueuse. D'une part, on remonte le ruisseau les pieds dans l'eau jusqu'aux chevilles, sur un lit de sable doux, mais en plus, des formationss rouges et blanches, d'argile et de calcaire, surplombent la rivière d'un côté tandis que palmieres, fucas et roseaux l'encadrent de l'autre. Ils proposent également des balades à dos d'autruches, mais les filles se sont dégonflées pour faire une course et les pauvres bêtes étaient décidément bien chétives...






















Nos deux amies sont parties, laissant gentiment derrière elles M&Ms et chocolats suisses (mmmh), et nous avons décidé avec Samia de louer de nouveau un scooter pour profiter pleinement des environs. Nous avons ainsi pu nous rendre aux dunes, à l'extérieur de la ville, site hautement improbable tant on se croirait en plein Sahel. Nous nous sommes également trouvés une petite plage à l'écart des foules, essentiellement connue des véliplanchistes et kyte-surfers, qui s'en donnaient d'ailleurs à coeur joie. Enfin, nous avons réussi à dégoter, au milieu des établissements touristiques luxueux, deux petits restos vietnamiens qui pratiquent les prix locaux, et dans lesquels nous avons pu déguster poissons, viande, et même des cuisses de grenouilles, devenues depuis l'un des plats favoris de Samia. Verdict: Bien que Mui Né soit voué à un sombre avenir de type Tropézien, il demeure malgré tout quelques endroits épargnés où il fait bon vivre. Pour combien de temps encore? Là est la question.








Pour conclure, nous sommes arrivés aujourd'hui à Saigon, ou plutôt Ho Chi Minh Ville, dont le niveau de vie, croyez-le ou non, est plus élevé encore qu'à Hanoi. Heureusement pour nous, après une nuit dans l'hôtel miteux d'où je vous écris, nous allons être hébergés par Liana, une amie du frère d'une copine de Samia qui vit ici. Vivement demain!


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