Hampi est magique. Splendide,
impressionnant, grandiose, mystique, bref, tout simplement magnifique.
Difficile d’y accéder, certes ; il nous aura fallu trois bus et treize
heures de voyage pour y arriver, mais cela vaut le déplacement. Largement.
Longtemps oubliée, presque
gommée de l’histoire (dixit le Guide du Routard), cette cité des rois
Vijayanagar rivalisa pourtant dès le XIVème siècle avec Bénarès, au point que
pendant deux cent ans, la dynastie des rois bâtisseurs maintint son pouvoir sur
tout le sud de l’Inde. L’or coulait à flots, et quand Krishna Deva Raya, son
plus célèbre empereur, revenait de guerre sur son éléphant de combat, il jetait
des poignées de pierres précieuses à ses soldats vainqueurs. Mais en 1565, le
faste de la cité royale ayant suscité l’envie des musulmans du nord, l’armée de
cinq sultans alliés pour l’occasion vint défaire les troupes du roi hindou, mit
la ville à feu et à sang et la pilla de fond en combles, avant de l’abandonner
à jamais. Son souvenir ressurgit au XIXème, lorsqu’un anglais fait les premiers
relevés topographiques des ruines, puis un siècle plus tard, un archéologue
français du nom de Pierre Filliozat et son épouse indienne Vasundhara
parviennent à révéler au monde les merveilles de la capitale oubliée. Enfin, en
1987, l’Unesco l’inscrit sur sa liste du patrimoine mondial.
Hampi est tout simplement un
joyau architectural serti dans un magnifique écrin naturel : 400 temples
dispersés sur 30 km² de nature tropicale, des milliers de reliefs et de statues
énigmatiques taillées dans le granit. Arrivés de nuit, nous ne nous rendons pas
compte immédiatement de la splendeur des lieux, mais dès le réveil le
lendemain, la pyramide de Virupashka nous écrase de toute sa masse et sa
magnificence. Sur tout le site, immense, bordé d’une charmante rivière (la Pampa), des
autels, des temples, des pagodes, en ruines ou toujours vivants. Des paysages à
couper le souffle dès que l’on prend un peu de hauteur, des processions de
pèlerins peinturlurés accompagnés de musiciens, et des animaux, partout. On
trouve les habituels troupeaux de moutons et de chèvres, quelques buffles
énormes, des vaches sacrées menant leur petite vie de bovins intouchables, des
chiens errants, pour la plupart craintifs et en recherche de caresses, mais
également des centaines d’écureuils argentés grimpant les façades, et surtout,
des singes. Innombrables. Ils auraient envahi Hampi à la suite du tournage du
film français « Hanuman » (le dieu-singe), lorsque la production
aurait relâché plus de deux cent espèces venant des quatre coins de l’Inde sur
le site. Il est déconseillé de chercher à les nourrir, car ils surgissent de
toutes parts tant qu’on a encore de la bouffe dans les mains. Cela peut être
assez effrayant, même pour un amoureux du genre simiesque, comme moi.
Depuis que nous sommes arrivés,
nous nous la coulons douce à Hampi. Entre notre petite hutte rustique de Garden
Paradise, une jolie guest house surplombant la rivière, le restaurant Sudha
(sur le toît) et sa cuisine internationale, et les longues promenades aussi
bien à pied qu’en moto sur l’ensemble du site, oui, on peut dire que tout va
bien pour nous. Nous sommes même tombés sur un groupe de jeunes étudiants
sympas qui ont insisté pour nous filmer, chantant « Cry me a river »
et «Blue Suede Shoes». On ne se refait pas du jour au
lendemain !
Le temps demeure gris, mousson
oblige, et déverse de temps à autre de belles trombes d’eau sur nos têtes, mais
rien ne saurait entamer notre bonne humeur ; aussi bien les hordes de
touristes de toutes les nationalités (bien plus nombreux qu’à Goa), ou le fait
que certains temples imposent un prix d’entrée de 250 roupies aux étrangers,
tandis que les indiens n’en payent que dix… De la même manière, dans le
sanctuaire principal, un éléphant bénit d’un petit coup de trompe les personnes
qui le désirent, moyennant une roupie. Enfin, du moins pour les indiens. Car le
majestueux animal a été dressé (allez savoir comment !) à n’accepter que
les billets de 10 Rps de la part des blancs ! Si la corruption touche
aussi les éléphants, maintenant !
Queen's Bath... Mais bon, là il manque de l'eau... |
Pour terminer sur une note un
peu plus joyeuse, nous repartons demain soir avec Samia de cette sublime cité,
direction Bangalore, puis Mahabalipuram sur la côte est. Peut-être allons-nous
pouvoir enfin nous baigner, et serons-nous à l’abri du gros de cette mousson
qui affadit considérablement les couleurs des photos que nous postons… A
bientôt donc, pour la suite de nos aventures !
Mais ouais on s'en fout des temples! Samia en maillot de bain MERDE
RépondreSupprimer:) <3 etc
bisous les loulous
RépondreSupprimerMagique! :)
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