samedi 2 février 2013

Kampot Paradise




Cela fait aujourd'hui six mois que nous sommes partis de France, et je ne saurais dire s'il nous semble que cela représente une éternité, ou bien que nous avons l'impression d'être partis avant-hier. Un peu des deux en fait, je crois. Cela dit, voici déjà une semaine que nous nous attardons dans la petite ville provinciale de Kampot, et nous nous y sentons bien. Peut-être est-ce dû aux petits désagréments que nous avons pu vivre à Phnom Penh, et avant cela au Vietnam; ou tout simplement à sa situation privilégiée à l'embouchure d'une sublime rivière, proche de la mer et dominée par le massif du Bokor... Quoi qu'il en soit, nous venons d'y expérimenter une pause délectable dans le tourbillon incessant de ce voyage, qui nous a déjà vu visiter cinq pays, approcher des cultures radicalement différentes, goûter des mets variés et rencontrer des gens fabuleux... Et Kampot n'est pas en reste en matière de découvertes, loin de là!









Située au sud-ouest du Cambodge (et de Phnom Penh), non loin de la côte s'ouvrant sur le Golfe de Siam, Kampot fut délaissée lors du démantèlement de l'Indochine et de l'embargo vietnamien sur la navigation du Mékong. Son port n'étant pas assez profond pour les gros cargos, le roi Norodom Sihanouk préféra développer les importations maritimes dans le secteur de Kompong Som (appelée dorénavant Sihanoukville), et Kampot fut un temps sauvée des méfaits de l'industrialisation. La ville est par ailleurs réputée mondialement, du moins par les connaisseurs, pour son poivre, considéré comme l'un des meilleurs de la planète. A juste titre, si vous voulez bien me croire! Malheureusement, nombreux sont les commercants qui s'approvisionnent au Vietnam et font passer leur marchandise pour une production locale, donc méfiance, amis voyageurs!



















Mais revenons à nos moutons. Nous avions comme projet de nous installer quelques jours dans l'une des quatre guest-houses qui longent la rivière, sur la rive opposée au centre-ville, mais elles se révélèrent toutes bourrées à craquer à notre arrivée, et nous nous vîmes "reléguer" à la Long Villa, tenue par une famille de cambodgiens. Grand bien nous fit! Le staff y-est adorable et prévenant, le patron, Suk, est aux petits soins avec ses clients, le lieu, un peu en retrait, est calme, et surtout, la bouffe y-est excellente, variée, et systématiquement fournie en quantité appréciable, chose tout de même rarissime en asie! C'est simple, nous y-avons mangé tous les jours, une semaine durant... Confortablement installés dans nos pénates, nous avons pu louer un scooter au patron, et partir à la recherche des trésors cachés de la région.








C'est ainsi que sur les conseils de Benoît, un belge fascinant de 59 ans qui nous aura énormément appris et fait rire par ses anecdotes plus saugrenues les unes que les autres, nous nous sommes rendus le long de la rivière, vers les villages Chams musulmans, vivant principalement de la pêche, et au milieu desquels nous avons pu apprécier des scènes de vie d'une beauté rare. Entre les pêcheurs de crabes (autre spécialité de la région) qui partent au coucher du soleil vers le large, telle une armada de bateaux partant à la conquête du monde sous les rayons mordorés du crépuscule, les enfants rieurs jouant au bord des routes, ou pédalant sur des vélos trop grands, souriant de toutes leurs dents, les femmes, magnifiques dans leurs atours colorés,  âmes réelles de la vie quotidienne, qui prenaient le temps de nous saluer ou de nous présenter leurs nouveaux-nés, sans oublier les paysages grandioses, tous dignes de devenir des panoramas de cartes postales... Tout était bon à prendre, et nous avons passé des journées entières à répondre aux sourires, ou à les provoquer, jusqu'à ce que nous ayons des crampes de mâchoires et que nous retournions nous coucher, la tête remplie des merveilles que nous avions vu.

















Nous avons aussi pris deux journées pour nous rendre dans les villes voisines de Kep et de Nataya, mais ces destinations feront l'objet d'un deuxième article, afin d'alléger ce post-ci. Patience, malheureux!








Pour mon anniversaire, nous avons poursuivi nos pérégrinations vers le nord, et avons trouvé par hasard un superbe lodge, tenu par Stéphane, belge également, situé dans un coude de la rivière, et duquel nous avons fait un peu de kayak. L'emplacement est somptueux. Et après nous être promis d'y revenir, nous sommes allés prendre l'apéro avec notre cher Benoît local, avant de nous rendre au Bodhi Villa, pour fêter dignement l'évènement. Je crois que nous n'avons jamais joué au billard sur une table aussi pourrie que celle de cette guest-house, mais au moins nous aurons bien bu, et discuté avec des anglais et des australiens sympas. Rien de bien extraordinaire donc, mais cette journée reste magique à mes yeux car elle m'aura permis d'oublier mon âge avancé (31 ans, merde!), et se sera soldée par la réception de nombreux messages amicaux en provenance de la métropole. Merci encore les loulous!















Je ne sais comment conclure, et je m'emmêle les pédales entre tous les petits détails que j'aimerais vous conter... Je terminerai donc par cette dernière journée, passée une fois de plus en compagnie de Benoît, avec qui nous nous sommes longuement promenés en scooter, avant de retourner comme nous nous l'étions dit au Champa Lodge, et de pagayer deux heures durant en kayak, au milieu d'une somptueuse mangrove de palmiers, pour terminer par dériver au fil de l'eau en contemplant un ultime coucher de soleil. Après quoi nous sommes rentrés et avons pu (enfin) déguster de ces fameux crabes qui font la notoriété de la région. Laissez-moi vous dire que ce fut un délice, le tout étant qui plus est arrosé d'un petit cabernet-sauvignon chilien tout à fait passable, et d'une conversation aux accents wallons des plus charmants. Si vous avez un jour l'occasion de venir au Cambodge, venez donc vous délecter de l'atmosphère languide et de la beauté époustouflante de Kampot, je vous garantis que vous ne serez pas déçus.
















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire