Cela fait seulement une semaine que nous
sommes arrivés en Thaïlande, mais nous nous y sentons comme à la maison. C’est
reposant. Et encore, nous n’avons vu pour l’instant que Bangkok, la capitale,
et la plus grosse ville du pays, mais après le foutoir indien de ces trois
derniers mois, nous y trouvons une harmonie et une sérénité que nous apprécions
infiniment. Premièrement, les rues sont propres. Ça paraît con, mais c’est
important. Ici les routes sont entretenues, un service de voirie ramasse les
ordures, les gens ne balancent pas leurs déchets n’importe où, et nous ne
sommes pas obligés de regarder où nous mettons les pieds pour éviter les bouses
de vaches, aussi sacrées soient elles. Ensuite, l’atmosphère n’est saturée ni
par la poussière, ni par ce concert de klaxons incessant qui nous vrillait les
oreilles matins et soirs, où que nous allions. Nous pouvons donc entamer la
rééducation de nos tympans dans le calme. Enfin, les Thaïlandais sourient. Tout
le temps. C’est limite déconcertant, mais ça fait un bien fou, quitte à se
décrocher la mâchoire à force de leur sourire en retour. Je sens que le voyage
va prendre une tournure bien sympathique !
Que dire sur cette première semaine, si
ce n’est que nous avons adoré ? Samia revit, n’étant plus obligée de se
terrer dans les guest-houses pour éviter de se faire mater, et s’habillant plus
librement, en short ou en robe, ne détonnant pas dans la multitude de touristes
ou de thaïlandaises à moitié nues dans les rues. Car il fait très chaud bien
sûr. A l’heure où vos thermomètres affichent des températures avoisinant 0°,
nous transpirons tant que faire se peut sous un climat tropical s’approchant
plus des 35°… Moi qui pensais que je ne pourrai pas maigrir plus que ça, je me mettais
le doigt dans l’œil jusqu’aux couil… au coude, au coude ! Nous fondons,
littéralement. Mais on ne va pas s’en plaindre, rassurez-vous. Au contraire,
malgré cette chaleur parfois étouffante, nous prenons énormément de plaisir à
nous promener dans le dédale des rues de Thewet
ou Kao San, à descendre le fleuve ou
les khlongs (canaux) en bateau, à
visiter la multitude de Wat (monastères
bouddhistes), plus magnifiques les uns que les autres, ou encore à manger de
bons petits plats sur les terrasses des innombrables street-food shops. Que demander de plus ? Franchement, c’est
le paradis, et ce n’est qu’un début.
Proportionnellement, il doit y avoir plus
de temples à Bangkok que d’églises à Rome. C’est dire à quel point le
bouddhisme est présent dans la vie des thaïlandais. Les temples sont des lieux
ouverts et conviviaux, où l’on vient pour tout un tas de raisons (mariages,
funérailles, prière…), dont les moines sont souvent sollicités pour donner leur
avis et intervenir dans les affaires courantes. Tous les bouddhistes thaïlandais
doivent d’ailleurs revêtir au moins une fois dans leur existence et pour une période
variable la robe safran, et mener une vie monastique selon les préceptes du
Bouddha. C’est tout de même mieux que le service militaire ! C’est pour
ces raisons que l’on trouve autant de temples en ville, toujours remplis de
fidèles venant apporter des offrandes, ou d’autels dans la rue, les maisons…
Les thaïlandais sont très croyants, voire superstitieux pour beaucoup, et n’hésitent
pas par exemple à dépenser des fortunes pour nourrir les poisson-chats du
fleuve, considérés comme des sages réincarnés.
De tous les temples que nous avons
visité, il est difficile de dire quels sont les plus beaux, néanmoins nous
avons éprouvé un petit coup de cœur pour Wat Saket, ou le temple de la montagne
d’or, perché sur une colline artificielle de 80 mètres de haut, et offrant une
vue panoramique splendide sur la ville. Pour y accéder, on ne monte pas moins
de 320 marches en cercles concentriques, passant devant de mignonnes petites
statues, des cloches et gongs de prière, et même quelques jolies cascades.
Citons également Wat Pho, un bel ensemble de temples datant du XVIème siècle,
dont celui abritant le fameux Bouddha couché, de 45 mètres de long, 15 mètres
de haut, et recouvert d’une feuille d’or. A noter que de nombreux temples
proposent aux fidèles et aux visiteurs d’acheter de minuscules feuilles d’or à
coller sur des Bouddhas noirs. Pour celui-ci, contre vingt bahts, on vous remet
une coupelle de pièces de monnaie à déposer les unes après les autres dans des
chaudrons de métal alignés contre le mur. Le Bouddha est alors bercé d’un
tintement continu. Enfin, Wat Arun, le temple de l’Aube, conçu au XIXème pour
être le premier à recevoir les lumières du matin. Le prang principal, haut de 114 mètres, domine les environs et accuse
un style Khmer assez marqué. Sublime.
Nous avons également passé une journée extraordinaire
au zoo, situé près de notre hôtel. Certains nous diront que c’est con, vu qu’un
parc naturel se trouve à une vingtaine de kilomètres de la ville. Mais je leur
répondrai que d’une, l’entrée ne coûtait que cent bahts, de deux, les animaux
semblaient bien portants (contrairement à de nombreux zoos européens), de
trois, nous n’aurions pas vu de spectacle d’otaries hilarant dans un parc, et
enfin que de toute façon, on fait bien ce qu’on veut ! C’était super. J’étais
comme un gamin le matin de noël, courant partout pour voir tous les animaux.
Sauf que dans mon excitation, j’ai raté l’enclos des tigres, alors que c’étaient
ceux que je voulais voir le plus… Mais ce n’est pas grave, vu qu’on s’est
rattrapé avec les reptiles, les surikates, des ours bizarres, et même un combat
de kangourous ! De plus, l’ensemble du site était magnifique, organisé autour
de deux petits lacs et recouvert de verdure. C’est sûr, je préfère de loin voir
des animaux en liberté, mais les thaïlandais ont un véritable respect pour la
nature et ses créations, et le zoo de Bangkok vaut définitivement le détour.
Hier soir, afin de fêter le weekend, cette
première semaine en Thaïlande, et notre amour de l’alcool, nous avons passé la
soirée avec Farid, un pote de longue date de Samia, qui habite ici depuis
maintenant trois ans. Accompagnés de sa copine Mymaï, et de deux potes
bordelais, Flavien et Guillaume, nous avons fait la tournée des endroits
branchés du Soï 11, à Nana, dans le
quartier des expats. C’est une sorte de Kao San Road, très touristique donc,
mais avec plus de classe. Après un bar en extérieur, le Cheap Charlie, nous nous sommes retrouvés dans une première boîte
de nuit, où, grâce aux connaissances de Farid, nous avons pu boire de la vodka
à moitié prix toute la soirée, avant de nous rendre dans un autre endroit, sur
le toit d’un immeuble, où la jeunesse dorée de la capitale vient se dépraver
allègrement. Très sympa, même si je ne suis plus trop dans le délire boîte de
nuit, que j’ai terminé la soirée à quatre pattes au-dessus de la poubelle et
que mes dents du fond baignent depuis le réveil… J’adôôôre Bangkok !
Nous repartons à l’attaque demain,
direction le nord, avec pour étapes Ayutthaya, Sukhothaï, et Chiang Maï. Et même
si nous sommes un peu tristes de quitter cette ville qui nous plaît tant, nous
savons que nous y reviendrons en février ou en mars, après notre boucle
Laos-Vietnam-Cambodge, et qu’il nous restera beaucoup d’endroits à explorer. Sawat di khrap les amis !
:)
RépondreSupprimerNe regardes pas les photos Marianne! Gardes toi un peu de suspense que diable!
RépondreSupprimerComme quoi après l'Inde tout semble reposant! Perso j'avais trouvé Bangkok plutôt frénétique (après Chiang Mai). ;-)
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