J’avais terminé l’article précédent en
écrivant que Sukhothai était apparemment plus grand et disposait de moins d’eau
qu’Ayutthaya, mais je me trompais grandement. Bon, il faut distinguer New
Sukhothai et la vieille ville où nous nous sommes installés, séparées d’une
douzaine de kilomètres, mais qui donnent au final un ensemble assez étendu.
Quant à l’eau, même si la ville compte moins de rivières, elle est ceinturée
par un système de douves gigantesques, et est remplie de plans et de lacs plus
ou moins grands, disséminés un peu partout pour notre plus grand plaisir.
Pour vous endormir un peu plus cultivés
ce soir, sachez que le prince thaï Bang Klang Thao bouta les Khmers hors de la
région au début du XIIIème siècle, avant de fonder une dynastie de huit rois,
qui devaient se succéder sur 150 ans environs. La ville produisit même un roi
de légende, Phra Ruang, qui aurait possédé des dons et pouvoirs surnaturels, mais
c’est Râma Khamheng (Râma le Fort), qui fut le grand monarque de la dynastie de
Sukhothai, en régnant de 1275 à 1317. En grand roi éclairé, il créa l’alphabet
thaï, établit des relations diplomatiques avec la Chine, instaura le bouddhisme
comme religion nationale et favorisa la production artistique. Dans un tel
climat favorable, Sukhothai se couvrit de temples et de sculptures
merveilleuses, mêlant de façon harmonieuse les styles khmer, chinois, birman et
même cinghalais. Mais avec les derniers rois, cette civilisation déclina, avec
élégance, tandis que le royaume d’Ayutthaya montait irrésistiblement.
Toujours sous le cagnard, nous sommes
partis à la découverte des nombreux vestiges qui recouvrent Old Sukhothai, nous
égarant au milieu des ruines du grand parc historique de cette civilisation
déchue. Louant de nouveau des vélos, nous avons même quitté la ville pour nous
promener dans la campagne environnante, nous régalant du spectacle verdoyant et
serein qui s’offrait à nos yeux. Le soir, nous avons pu contempler l’un des
plus beaux couchers de soleil de nos vies au bord du lac qui encercle le temple
de Wat Sa Si, avec de petites montagnes en toile de fond, irisées de mille
couleurs plus belles les unes que les autres. Nous avons aussi découvert plus
avant la nourriture locale en passant nos soirées, ou les heures les plus
chaudes, dans le restaurant qui jouxte notre charmante guest-house, dégustant
de bons petits plats en buvant de la Chang ou des milk-shakes. Sérieusement,
elle n’est pas belle la vie ?
Je vais finir par être jalouse ....
RépondreSupprimerCe n'est pas déjà le cas?
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