Sawat di Khrap, les amis ! Sabaïdi
ru ? Ici, comme vous pouvez l’imaginez, c’est l’éclate, et chaque jour
amène son lot d’émerveillement. Voici donc venu le moment de vous narrer nos
péripéties de cette dernière semaine en Thaïlande du nord, avant de passer au Laos.
On peut dire que nous n’avons pas chômé
depuis Chiang Mai ! Tout d’abord, nous nous sommes rendus à Chiang Rai, où
nous avons passé deux jours, essentiellement pour nous reposer de toutes nos
activités éreintantes, comme de jouer avec des tigres, de faire du rafting, de
nous balader à dos d’éléphants ou de nous baigner dans des cascades. Pour tout
vous dire, Chiang Rai est la ville idéale pour faire un break, étant donné qu’il
n’y a strictement rien à y faire, à part peut-être de se promener le long de la
rivière, boire des bières, ou encore de flâner dans le Night Bazaar en
grignotant les spécialités locales. J’en ai donc profité pour monter une petite
vidéo, intitulée « Crazy Thaïland », disponible dans la rubrique du
même nom juste au-dessus de cet article. J’espère qu’elle vous plaira !
Après cela, nous sommes allés à Chiang
Saen, un charmant village au bord du Mékong, face au Laos, où nous avons loué
un scooter afin d’explorer le fameux Triangle d’Or. La région est magnifique.
Pas seulement la route qui longe le fleuve, et qui offre tout du long une vue
splendide sur la rive laotienne, mais bien l’ensemble de la région. Nous nous
sommes donc allègrement perdus dans les petites routes de campagne pour jouir
des champs de canne à sucre, des rizières, d’un coucher de soleil sur un beau
petit lac, ou du panorama que nous offre le Wat Phra That Pha Ngao (oui je sais, ils
auraient pu choisir un nom plus simple), un superbe temple de style birman qui
domine les environs du haut de sa colline.
A 9 kilomètres de Chiang Saen se situe la
petite ville de Sop Ruak. Rien de bien particulier dans cet endroit, si ce n’est
qu’il représente le cœur du Triangle d’Or, une vaste zone géographique couvrant
une partie de la Thaïlande, du Myanmar (Birmanie) et du Laos, que l’on peut
effectivement embrasser du regard, à l’endroit où se rejoignent la rivière Mae
Nam Ruak et le Mékong. A l’origine, ce sont des tribus chinoises et
sino-birmanes qui commencèrent la culture du pavot dans les montagnes couvertes
de jungle de la région. Les caravanes d’opium descendaient vers le fleuve, où
la drogue était chargée dans des bateaux, cachée au milieu des denrées
communes, puis convoyée vers les pays friands de la chasse au dragon. Dans les
années 1950, ce commerce plus que lucratif tomba entre les mains du KMT
(Kuomintang), utilisé et couvert par la CIA pour ses opérations en Asie du
sud-est, mais prit (plus ou moins) fin _ du moins aux abords de Sop Ruak _ en
1965, lorsque les autorités substituèrent café, tabac, et divers fruits et légumes
aux champs de pavot. Aujourd’hui, bien que le narcotrafic ne soit pas
entièrement éradiqué, la Thaïlande est souvent considérée comme l’exemple le
plus réussi de remplacement de l’opium. J’imagine que quelques milliers de
tonnes leur passent tout de même sous le nez chaque année, via le trafic
fluvial grandissant sur le Mékong… M’enfin !
Nous sommes également bien tombés à
Chiang Saen, vu que ce weekend se déroulait le festival de l’eau (ou des
lumières, on n’a pas bien compris, personne ne parle anglais ici). Danse,
karaokés, feux d’artifices et envolées de lanternes sont de mises sur les bords
du fleuve, et Samia fut même invitée à danser en rond dans l’enceinte d’un
temple par le Collectif des Petites Vieilles Thaïes de la ville. Sacrée
consolation par rapport à l’incendie qu’elle a provoqué en brûlant notre première
lanterne volante, réduisant à néant nos souhaits les plus chers ! Quant à
moi, je me suis légèrement brûlé les sourcils en embrasant le Mékong d’un
splendide feu d’artifice à rallonge, quand Monsieur et Madame Tout le Monde se
contentaient de faire péter une, voire deux fusées maximum. Ils n’ont aucun sens
de la démesure ces thaïlandais !
Enfin, nous sommes repartis vers Chiang
Khong à bord d’un songthaew (taxi
collectif) pouvant contenir treize personnes, mais qui en réalité en comptait
dix-huit. En gros, j’étais accroché d’une main à l’arrière du véhicule pendant
que Samia partageait le siège passager avant avec une fille enceinte. C’était
épique. Surtout lorsque le chauffeur nous a lâché à mi-parcours, au milieu de
nulle part, arguant que d’autres taxis viendraient nous prendre… En effet, nous
l’avons revu une demi-heure plus tard, à vide, nous proposant de nous emmener à
destination pour la modique somme de 500 bahts ! Fort heureusement, un
pick-up de livraison rempli de gallons d’eau passait par là, et moyennant un
coup de main pour décharger leur cargaison et récupérer des bidons vides, ils
nous ont pris avec eux et nous ont emmenés à bon port gratuitement. Comme quoi,
il n’y a pas de problèmes, il n’y a que des solutions…
Demain, nous quittons le pays. Après
avoir rempli les formalités d’usage et acheté notre visa laotien, nous
prendrons un bus pour Luang Prabang, d’où nous gagnerons le sud par bateau, en
descendant le Mékong. Lo tàn !
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