jeudi 25 avril 2013

La Malaisie

Drapeau civil, d'état, et pavillon national du pays, il comprenait initialement 14 bandes, pour les 14 états que comptait la Malaisie. Lorsque Singapour quitta la Fédération en 1965, on maintint la quatorzième bande en l'attribuant aux districts fédéraux.
Ainsi la bande inférieure est blanche, ce qui, en plus des astres du quartier bleu, différencie le drapeau de la Malaisie de celui des Etats-Unis.
Les astres du quartier bleu sont les symboles musulmans de l'étoile et du croissant




LA MALAISIE

  • Géographie
La Malaisie est séparée en deux parties distinctes: la Malaisie péninsulaire, continentale, dans le prolongement sud de la Thaïlande, et la Malaisie Orientale, au Nord de l'île de Bornéo. Cette partie représente 15% de la population pour 60% du territoire. La Malaisie partage ses frontières terrestres avec le Bruneï, l'Indonésie et la Thaïlande, et dispose de 4675 kilomètres de côtes. Elle est également reliée à Singapour, par deux ponts traversant le Détroit de Johor. Le pays est situé à environ 200 kilomètres au nord de l'Equateur. Sa capitale est Kuala Lumpur.

  • Religion
La religion d'état est l'Islam du courant sunnite et de l'école chaféite, observé principalement par la majorité malaise. La communauté chinoise pratique le bouddhisme (75,9%), le taoisme (10,6%), le christiannisme (9,6%), la religion populaire chinoise et le culte des ancêtres. Les indiens sont la plupart hindous. On trouve également des chrétiens et des animistes.
Dans l'état du Sélangor, 35 termes islamiques sont interdits d'usage aux non-musulmans, tant à l'oral qu'à l'écrit. En cas de plainte formelle, les coupables recoivent une amende de 1000$.

  • Langues

La langue officielle, le Malais, appartient à la catégorie des langues austronésiennes, et est pratiquée par 32,5% de la population. Il sert de moyen de communication interethnique dans les zones rurales, en concurrence avec l'anglais pour la classe moyenne et urbaine. Viennent ensuite les langues chinoises ou sino-tibétaines, puis les langues dravidiennes. 
Le Malais n'est pas uniforme. On distingue le "Malais malaisien", standard, des nombreuses variétés régionales, parlées sur les régions côtières ou dans les villes du centre. On compte pas moins d'une soixantaine de dialectes courants.
Le Malais a traditionnellement été écrit avec l'alphabet arabe, mais l'écriture a été latinisée dans les années soixante-dix. Cette écriture demeure phonétique, principalement à cause de l'influence coloniale anglaise, de même que le Malais pratiqué en Indonésie ait été influencé par le néerlandais.

  • Economie
La Malaisie fait partie des Tigres asiatiques. Elle est passée en 25 ans du statut de pays en voie de développement à celui de pays développé. Le développement de la Malaisie est organisé en fonction de plans de développement quinquennaux. En 2010, le gouvernement a lancé le 10ème plan de développement du pays. Malaysia 2020 représente un véritable leitmotiv pour la population, qui vise une nation moderne et pleinement développée.
L'essor économique se réalise notamment grâce à la modernisation des transports, des communications, et des infrastructures énergétiques, ainsi qu'au développement des zones industrielles et des incitations fiscales pour les investisseurs dans des industries d'exportation. Le Japon, les Etats-Unis et Singapour sont les principaux partenaires économiques du pays.
La Malaisie est devenue un leader mondial dans la production de composants électroniques, notamment les semi-conducteurs, et elle est le premier pays d'Asie du Sud-Est à concevoir et produire une automobile, la Proton, qui est exportée aux quatre coins de la planète.
Les principales ressources du pays sont, en sous-sol, l'or, l'étain, le fer et la bauxite. Gaz et pétrole sont exploités offshore au large de la côte orientale. Le pays profite également de l'agriculture et de la sylviculture, étant le premier producteur mondial d'huile de palme, au troisième rang pour le caoutchouc, et pas trop mal classé pour l'exportation de bois exotique. 

  • Histoire

      1. Jusqu'au XVème siècle

On a trouvé dans la vallée de Bujang des vestiges hindou-boudhiques qu'on a datés du IVème ou Vème siècles après J-C. Le Nagarakertagama, un poème épique écrit en 1365 dans le royaume javanais de Majapahit, mentionne de nombreuses provinces malaises parmi les quelques cent "contrées tributaires" du royaume. Selon la tradition, un prince de Sumatra, refusant la suzeraineté de Majapahit, se réfugie sur l'île de Temasek (l'actuelle Singapour), puis s'établit sur la côte ouest vers 1400, et fonde Malacca.
Située en un point de passage obligé pour les échanges maritimes entre l'Inde et la Chine que contrôlent les marchands musulmans, Malacca devient le port le plus important d'Asie du Sud-Est, et ses souverains se convertissent à l'Islam. Une inscription fut retrouvée, écrite en malais et constituée de deux parties. L'une est dans une écriture d'origine indienne, l'autre est rédigée en alphabet arabe.

      2. L'arrivée des Européens

Au XVIème siècle, les Européens attirés par le commerce des épices arrivèrent après avoir cherché la route des Indes Orientales pour supplanter le monopole arabe du commerce. Les Portugais, les Néerlandais et les Britanniques se sont successivement disputés le contrôle du détroit.
En 1511, une flotte portugaise partie de Goa en Inde s'empare de Malacca. Le sultan Mahmud déplace sa cour et fonde Johor en 1518. En 1536, une attaque portugaise leur inflige de telles pertes que Johor doit traiter avec eux. Mais la prospérité de Malacca reposait sur un réseau commercial dans lequel les portugais n'arrivent pas à s'intégrer, et le comptoir périclite rapidement.
En 1600, les britanniques créent la Compagnie anglaise des Indes Orientales, mais les premières expéditions sont des catastrophes. En 1641, les Hollandais prennent à leur tour Malacca, passent une série d'accords commerciaux avec plusieurs états de la péninsule, et établissent des postes à Kedah, Ujung Salang et Perak. En 1651, les Malais détruisent la garnison de Perak. C'est le début de la fin.

      3. L'Implantation Britannique

Menacé par les Birmans et les Siamois du Royaume d'Ayutthaya, le sultan de Kedah cède Penang aux anglais en 1786, contre une protection militaire. Puis ils établissent un comptoir dans le nord de Bornéo. En 1795, Guillaume V d'Orange-Nassau se réfugie en Angleterre avant l'invasion de son pays par les armées françaises. En échange de son asile politique, il leur octroie les territoires néerlandais de Malaisie. Les anglais occupent Malacca, mais il faudra attendre le Traité de Londres de 1824 pour ratifier cette décision. Ce traité  consacre la division du monde malais en deux parties, entre les futures Malaisie et Indonésie.
A la fin du XIXème siècle, la plupart de la côte occidentale de la péninsule est tombée sous influence britannique. En parallèle, l'arrêt brutal des guerres napoléoniennes, qui avaient passablement entraîné une récession de l'activité des Européens et permis une recrudescence active du commerce des musulmans, génère un antagonisme inévitable entre islamistes et chrétiens. Cette période a donné naissance à l'image du "pirate malais" qui a profité de l'instabilité commerciale pour sévir dans la région.
Les sultans malais, refusaient que leurs sujets soient employés par les étrangers, notamment dans les mines d'étain. L'administration britannique dut donc recourir à l'immigration de main d'oeuvre. Des milliers de coolies venus de Chine travaillèrent dans les mines puis s'établirent rapidement comme négociants. L'exploitation des palmeraies nécessita l'importation d'Indiens Tamouls, tandis que les indiens du Nord furent choisis comme suppléants de l'administration et de la police. Cette politique explique la diversité des populations dans la Malaisie d'aujourd'hui.

      4. Protectorat Britannique et Indépendance

Suite à une insidieuse percée administrative et l'implantion de garnisons à des postes stratégiques, les anglais assurent petit à petit leur suprématie. En 1896, ils poussent les principaux sultans à former les Etats Malais fédérés, sous la tutelle d'un haut-commissaire britannique installé à Singapour, qui est également gouverneur des trois colonies. En 1909, le Siam cède enfin ses provinces malaises à l'Angleterre. L'année suivante, les neuf Etats Malais sont sous Protectorat Britannique.
Mais après l'invasion japonaise et la période d'occupation qui s'est ensuivie durant la seconde guerre mondiale, le sentiment d'indépendance est devenu de plus en plus populaire. En 1946, les Anglais réunissent tous les Etats fédérés en une seule colonie, "l'Union Malaise". Cette Union n'inclut pas Singapour, à 80% chinoise. Cette même année, le protectorat de Bornéo du Nord devient colonie de la Couronne. Mais deux ans plus tard, devant l'opposition des nationalistes malais, l'Union est dissoute et remplacée par une "Fédération de Malaisie", qui rétablit la position symbolique des souverains des Etats malais. La fédération impose une citoyenneté unique, afin de s'assurer la loyauté des Chinois et des Indiens suspectés d'un patriotisme très mesuré.
La Fédération de Malaisie devient indépendante dans le cadre du Commonwealth en 1957. En 1963, la fédération s'associe aux colonies britanniques de Singapour, Bornéo du Nord (renommé Sabah) et Sarawak pour former une nouvelle Fédération appelée Malaysia. Singapour se sépare de la Malaysia en 1965 pour devenir une république indépendante.

      5. Confrontation et Crise

De 1959 à 1962, le projet d'élargissement de la Fédération estdénoncé par les président indonésien Soekarno, qui déclare que la Malaisie est une création fantoche des Britanniques visant le contrôle total de la région et menaçant l'indépendance de l'Indonésie. A Brunei, une révolte éclate le 8 Décembre 1962, soutenue par l'Indonésie. Les britanniques répriment la rébellion, et aussitôt, des "volontaires" indonésiens pénètrent au Sarawak et à Sabah, se livrant à des actions de sabotage et de propagande. Mi 1965, les forces armées indonésiennes franchissent la frontière de la partie orientale de l'île de Sebatik. L'escalade vers un conflit de plus grande ampleur ne fut évitée qu'en raison des tensions politiques en Indonésie.
La crise de 1969 est un massacre faisant partie des émeutes raciales sino-malaisiennes à Kuala Lumpur, débutées le 13 Mai. Ces émeutes qui ont persisté ont obligé le gouvernement de déclarer l'état d'urgence national et de suspendre le parlement jusqu'en 1971. De nombreuses personnes furent tuées à ce moment, et le gouvernement y trouva un prétexte pour justifier sa politique d'après 1969, comme la NPE, ou Nouvelle Politique Economique.
La NPE a pour objectif, afin de sortir des clivages ethniques etéconomiques, d'élever la part de l'actionnariat desMalais "pure souche" de 2 à 30% et de réduire celle des étrangersde 63 à 30%, éliminer le lien entre ethnie et fonction publique, instauré par lesanglais, et éradiquer la pauvreté. En 1990, le bilan est mitigé, certains points n'étant pas respectés. Désormais, le gouvernement prône l'unité nationale et souhaite promouvoir une nation "malaisienne" qui transcende les définitions actuelles. On leur souhaite bien du courage.



Capitale: Kuala Lumpur
Superficie: 329 750 km²
Population: 28,3 M. hab.
Densité: 808 hab./km²
Population urbaine: 75%
Espérance de vie: 74 ans
Fuseau horaire: UTC +8h
Niveau de vie: 730 $/Mois
Monnaie: Ringgit (Rm)
Langue officielle: Malais
Taux d'alphabétisation: 88,7%
Roi: Abdul Halim Muadzam Shah
Premier Ministre: Najib Tun Razak
Régime: Monarchie fédérale parlementaire multipartite

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