mardi 23 avril 2013

Koh Tao, le Retour de la Revanche 2





On peut dire que notre retour sur l'île de Koh Tao fut mouvementé... et festif... et surprenant... et carrément super tip top trop cool sa mère en charentaises en fait! En effet, nous sommes partis de Koh Phan Gan le 13 de ce mois-ci, pile poil pour Songkarn, le Nouvel An Thaïlandais. Et laissez-moi vous dire que les Thaïs s'en donnent à coeur joie ce jour là. Imaginez un pays entier qui, dès le lever, puis toute la journée durant, s'adonne frénétiquement à une formidable bataille d'eau géante, ainsi qu'à une beuverie tout aussi monumentale... Vous avez une vague idée? Ok, alors maintenant, multipliez par dix ce que vous avez en tête, et vous pourrez concevoir la monstrueuse orgie qui s'abat en Thaïlande en ce jour ferié. C'est simple, il y a des morts tous les ans, piétinés, noyés, écrasés... C'est la guerre quoi! Et on aime ça

Des hordes de gamins, de touristes, ou même de citoyens on ne peut plus raisonnables en temps normal (pour ne pas dire réservés), se poursuivent en tirant de puissants jets dévastateurs grâce à leurs supersockers modèle über-Titan (cinq litres, facile), surprennent les passants avec leurs tuyaux d'arrosages gonflés à bloc, en mode karsher, tirent au pistolet à eau depuis le siège arrière des scooters, ou s'amassent carrément  à quinze à l'arrière des pick-ups, armées de bassines remplies à ras bord, et vous arrosent copieusement la gueule quand elles passent à proximité de vous. Sans compter les plus malins, qui ne bougent pas de la journée, planqués à un carrefour derrière un arbre, à se pochetronner la gueule dès l'aube, et qui vous vident des seaux entiers sur la courge, tout en vous tratinant le visage d'une espèce de talc argileux à l'aspect hautement vomitif. Encore heureux qu'ils aient la décence de faire picoler leurs victimes! Mais bon, c'est un peu dangereux tout ça...




Et c'est bel et bien ce jour là que nous avons déménagé, transportant tant bien que mal nos sacs à dos, nos bagages à main... et la guitare! Bon, prévoyant que nous serions des cibles faciles et plutôt alléchantes, nous avons tout de même pris la précaution de nous couvrir intégralement de nos splendides cirés-ponchos "spécial mousson tropicale", mais je crois que cela a d'avantage incité les gens (tous en maillots) à s'en prendre à nous... Vous imaginez le tableau? Une haie d'honneur nous a littéralement accueilli au débarquement du bateau, par une eau nourrie en tirs croisés! Ce fut épique. Et nous sommes arrivés dans notre nouvelle guest-house trempés et frigorifiés. Ah oui, je ne l'avais pas dit: il faisait très moche, et pleuvait à moitié. Idéal pour une bataille d'eau, non? C'est hélas pour cette raison, et parce que je ne voulais pas sacrifier mon appareil, que je n'ai pas pris de photos ce jour là. Heureusement que Google Image existe, afin de vous montrer où vous rendre en cette saison l'année prochaine. Nota Bene: Le coup des éléphants, pour être honnête, je n'y ai pas assisté, mais cela me donne encore plus envie de revenir...





Cette première journée complètement folle fut aussi pour nous l'occasion de rencontrer Manou et Chris, un couple en voyage (pour changer!), amis d'amis d'amis d'amie (non, vraiment, ça devient lassant), avec qui nous avons sympathisé assez vite. Il eut été très difficile de faire autrement, puisqu'au delà d'être adorables, joyeux et intéressants, ils sont de surcroît extrêmement positifs, ce dont nous avions besoin après les départs successifs de nos potes à Koh Phan Gan. Nous nous sommes donc très vite retrouvés tous les quatre à tenter d'étirer la fête de l'eau à une heure avancée de la nuit, mais les gens que nous arrosions n'avaient pas l'air contents de devoir retourner se doucher et se changer pour la soirée à venir. Je ne comprends toujours pas pourquoi... Quoi qu'il en soit, deux jours se sont écoulés durant lesquels nous avons pris le temps de faire connaissance, car le beau temps n'était décidément pas au rendez-vous. Puis, tandis que quelques éclaircies se frayaient un chemin timidement, tout s'est enchaîné à une vitesse folle.

Tout d'abord, Amélie et Christelle, deux très bonnes amies de Samia (encore?!?), sont arrivées par surprise (bon, là aussi, j'étais au courant), lui fournissant une fois de plus l'occasion de pleurer de joie tellement qu'elles lui manquaient, mais que c'est dingue, j'y crois pas, c'est pas possible, c'est trop génial, Mathieu, tu savais? Mais t'es trop un chenapan mon Doudou, t'es trop fort, je ne m'y attendais pas, c'est la plus belle surprise de toute ma vie, etc, etc... D'autant plus qu'Amélie avait ramené dans sa hotte un plein plateau de fromages qui puent, de saucissons fort odorants également, de foie gras et de pinard qui tâche comme on l'aime! Puis ce fut au tour de Mathilde de nous rejoindre, le 17, jour fatidique sonnant le glas de la jeunesse de Samia, autrement dit de ses trente ans. Enfin "au complet" (hein, les 200 autres potes de Samia, vous étiez où?), nous avons pu entamer les festivités à proprement parler.










Après un apéro gargantuesque où Samia mangeait du camembert fondu à la petite cuillère, une orgie orgasmique du palais où j'ai mesuré pleinement le manque que l'on peut éprouver au bout de huit mois sans manger de Saint-Marcelin, Amélie a continué sa tournée unidirectionnelle en offrant à Samia les cadeaux de ses amis restés au pays, et en lui montrant des vidéos hautement humoristiques qui ont plongé la belle dans un état schizophrénique mêlant torrents de larmes, éclats de rires hystériques et spasmes épileptiques. Nous étions seulement spectateurs, mais l'émotion était si palpable et contagieuse que nous l'avons reçu de plein fouet, et partagé avec enthousiasme. C'était beau. Après quoi nous nous sommes rendus au Babaloo, bar de plage à la déco contemporaine et l'ambiance chaleureuse, où nous avons éclusé verres et bouteilles avant de nous jeter nus comme au premier jour dans l'eau chaude et caressante qui nous tendait ses bras. Audrey et des amis espagnols à elle nous ont même rejoint à un moment donné. Je crois que j'étais le plus bourré, pour changer, et il en a résulté un certain mal de cheveux le lendemain, néanmoins nous avons passé une excellente soirée, où Samia resplendissait de bonheur, et ça, ça n'a pas de prix comme dirait l'autre.


 









Les jours suivants également sont à marquer d'une pierre blanche, car nous les avons passé à nous prélasser sur différentes plages, le soleil revenu, à jouer au Poker Chinois (oui, nous contaminons tous les gens qui croisent notre passage), à refaire le monde, à boire des coups, manger, et tout simplement à rire tous ensemble. De plus, afin de feindre d'avoir une vie saine et de faire du sport, nous sommes partis des heures durant en exploration snorkeling avec Christophe, découvrant toujours plus de poissons et de coraux. Jusqu'à ce que nous trouvions le repère des requins à Pointe Noire. Ce fut une révélation. Et tandis que les filles pataugeaient en eaux peu profondes, approchées de temps à autre par un ou deux bébés squales, nous, les hommes, partions de plus en plus loin, en quête de bestiaux plus coriaces; et je dois dire qu'on en a vu quelques-uns... Heureusement que ces requins-là sont du genre craintif, car je n'aurais pas autant fait le malin devant l'un d'entre eux, qui devait faire à peu près ma taille. Encore une fois, je m'excuse de ne pas pouvoir vous montrer mes propres photos, mais en attendant le montage des vidéos prises gràce aux Go Pro de Chris et Amélie, voici quelques photos volées à peu près représentatives de ce que nous avons vu sous l'eau. Et croyez-moi, ça fait peur, mais c'est splendide!





 



Le départ de l'île fut lui aussi lourd en émotions, étant donné que nous sommes tous partis à peu près au même moment, mais sur des bateaux différents, et que pour certaines, nous n'allons pas les revoir de sitôt. Je voudrais donc remercier Amélie et Christelle, d'avoir fait l'aller-retour pour Samia, et pour tous les fou-rires partagés. Bon retour à la normale les filles. Quant à Mathilde, Christophe et Manou, nous comptons bien les revoir dans quelques jours en Malaisie, où nous aurons l'occasion de trinquer ensemble une dernière fois (avant la suivante!). C'est en effet de Kuala Lumpur que je vous écrit, après un voyage de six heures en bateau, deux heures de bus, une nuit de sommeil à Krabi de deux heures également, et un trajet en avion suivi d'un ultime bus et agrémenté d'un taxi. Tout un poème! La fatigue me prend, je vous abandonne donc ici, en vous promettant incessamment sous peu de nouvelles et rapides aventures en terres malaises. En vous embrassant. Nous pensons à vous.



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