Voilà une semaine que nous sommes revenus au Laos, et nous l'avons mis à profit pour visiter les fameuses 4000 îles. Bon, calmez tout de suite vos ardeurs, il n'y en a pas réellement quatre mille, et nous ne les avons pas toutes visitées, mais bon... En fait, on dénombre une douzaine d'îles véritables, dont trois seulement sont habitables, mais des centaines d'îlots plus ou moins gros affleurent hors de l'eau, donnant l'illusion de se trouver au milieu d'un archipel infini, surtout à cette époque de l'année, où le Mekong est au plus bas.
Quoiqu'il en soit, nous avons opté pour l'île la plus touristique, Don Dèt, qui voit arriver et partir chaque jour plus d'une centaine de voyageurs, raison pour laquelle tous les îliens se sont mis à construire des guest-houses un peu partout. C'est assez surprenant au début, mais on finit par ne plus s'apercevoir de rien, une fois que l'on a trouvé son propre bungalow et que l'on regarde le fleuve s'écouler depuis son hamac. C'est en gros ce que nous avons fait six jours durant, passant de balcons en terrasses, et de terrasses en restos, alternant contemplation béate de la vie locale, parties de cartes alcoolisées, et discussions enflammées avec d'autres routards.
Vous l'aurez compris, l'ambiance générale est plutôt à la détente, voire carrément "roots". Et même si les habitants refusent de transformer leur petit paradis en nouveau Vang Vieng (qui s'est vu considérablement moins fréquenté suite aux nombreux morts et autres accidentés bourrés), tout est étudié pour nous pousser, nous, pauvres pécheurs, à la consommation. Bouffe alléchante, bières et cocktails à tous les coins de rue, même la consommation de marie-jeanne est tolérée, voire encouragée, tous les restos proposant des "happy shakes" ou des space cakes dans leurs menus. Bref, c'est un peu l'orgie! Surtout que les touristes les plus nombreux sont bien évidemment des australiens et des américains, et qu'ils viennent généralement en bande pour se torcher la gueule. Chaleur...
Quant aux rapides, ma foi, ils sont assez impressionnants! On y accède sur l'île voisine de Don Kon, après s'être acquittés d'une "taxe pour le développement", et le déplacement vaut largement le détour. Des centaines d'affluents se rejoignent dans un étroit goulet, après avoir contourner la multitude d'îles en amont, et forment ainsi un torrent puissant et rageur qui bondit de palier en palier avant de se calmer en contrebas, et de suivre son lit séculaire, encadré de falaises déchiquetées, avec en fond les montagnes cambodgiennes. C'est tout simplement magnifique, et il m'a été donné de pouvoir me baigner dans une petite crique en aval, dans ce somptueux décor, pendant que Samia se tournait les pouces parce qu'elle avait oublié son maillot de bain... Ah ah ah (rire machiavélique)
Toutes les bonnes choses ayant une fin, nous avons quitté ce petit paradis pour nous rendre plus au nord, à Paksé, où toutes les guest-houses affichaient complet. Après trois heures à silloner la ville afin de trouver un lit pour la nuit, prêts à sortir les hamacs et nous poser à l'arrache quelque part, nous avons fini par être pris en pitié par un hôtelier, qui nous a refilé une chambre de son staff, que nous avons accepté de partager avec une indienne dans la même galère que nous. Demain sera un autre jour, et nous avons prévu de nous rendre sur le Plateau des Boloven faire quelques balades en moto. Donc d'ici là, je vous salue bien bas!