vendredi 1 mars 2013

Paksé, Tad Lo, et le Boloven Plateau




J'avais terminé le post précédent en narrant notre arrivée à Paksé, sans que nous puissions trouver la moindre chambre de libre, et pour cause! A trente kilomètres de là, à Champasak, se déroulait le Magha Puja, soit la plus importante cérémonie bouddhique des environs, étalée sur une semaine, et ce depuis le Vème siècle! Des milliers de pélerins viennent pour l'occasion du pays entier, voire même de Chine, du Vietnam, et de la Thaïlande, et réservent à peu près un mois à l'avance pour être sûr de pouvoir se loger... Cela ne faisait que la quatrième fois que nous étions pris de court comme ça: entre Diwali à Bénarès, les funérailles de Sihanouk à Phnom Penh et le Têt à Kratie, je pense pouvoir dire que nous sommes devenus des habitués des mauvaises surprises religieuses. Cela dit, ça avait l'air impressionnant, mais faute d'hébergement, nous n'avons pas pu en profiter.




C'est pourquoi dès le lendemain, nous avons pris un bus en direction du Plateau des Boloven à l'est, célèbre pour ses plantations de café et ses nombreuses cascades. En temps normal, les voyageurs laissent leurs bagages dans une guest-house à Paksé, louent un scooter pour quelques jours, puis font un circuit plus ou moins long sur le Plateau, en plusieurs étapes. Nous, non. Toujours enclins à voyager à contre-courant, nous nous sommes directement rendus à Tad Lo, où nous sommes restés quatre jours. Sage décision, car Tad Lo est un véritable paradis qu'il eût été dommage de survoler. Encore relativement épargné par le tourisme, perdu entre les montagnes qui jaillissent du Plateau, Tad Lo possède la particularité de disposer d'une belle succession de cascades toujours alimentées en eau, même en saison sèche. Car en amont de la rivière, une centrale hydroélectrique régule l'irrigation du cours d'eau et de toute la vallée en contrebas. C'est beau.














Les jours ont défilé paisiblement, dans la torpeur du climat particulièrement chaud et sec du moment, nous voyant alterner repos dans notre petit bungalow à l'arrache (le moins cher que nous ayons jamais payé), repas sur la terrasse d'un restaurant donnant sur la rivière, baignades rafraîchissantes dans les bassins d'eau douce et jeux à n'en plus finir avec les gamins du cru. Ces gamins sont incroyables: dans les champs ou à la pêche de bon matin, ils se rendent ensuite à l'école, puis viennent pendant les heures chaudes se jeter de pierres glissantes en rochers pointus, sans le moindre mal évidemment, au coeur même des rapides! Le soir, ils retournent bosser pour leurs parents, relèvent les filets, cherchent des appâts et lavent leurs cadets, toujours dans la joie et la bonne humeur...




 


 


 
 








Dès notre arrivée en ces lieux idylliques, je n'ai pas pu m'empêcher de partir en exploration, remontant la rivière le plus haut possible, et découvrant ce faisant une magnifique cascade auréolée d'un bel arc-en-ciel. Durant la balade, deux chiens m'ont adopté, me suivant à la trace sur plusieurs kilomètres, répondant à mes appels, heureux de gambader loin de leurs aires de jeux habituelles, sous le regard étonné et amusé des habitants qui les reconnaissaient. C'était magique. J'y suis retourné le lendemain, en compagnie de Samia, qui n'était guère rassurée à l'idée de sauter de rochers en rochers pour atteindre le lieu parfait pour une baignade, mais qui est allée jusqu'au bout, confrontant ses appréhensions avec brio. Nous aurons également assisté au bain des éléphants, grand moment de joie pour ces pachydermes assoiffés et boueux, qui nous observaient avec malice du coin de l'oeil, mais qui ne nous ont malheureusement pas arrosé au passage...




 















 





Le dernier jour, Samia ne se sentait pas de partir en bécane, pas encore remise de notre glissade cambodgienne. C'est donc en solo que je suis allé me perdre allègrement dans les plantations de café locales (ils font pousser de l'Arabica, du Robusta, et du Liberica, ma foi fort bons!), chantant à tue-tête sur ma brêle de location. C'est ainsi que je me suis retrouvé, après un sacré bout de route, sur le chemin menant à la cascade de Tad Fai. Enclavée dans une vallée étroite, accessible uniquement par un chemin défoncé à 45°, pierreux et sableux tout à la fois, cette cascade n'est absolument pas mentionnée sur les parcours de trek, et c'est tant mieux! Seul au milieu d'une jungle luxuriante, je me suis pris une fois de plus pour Indiana Jones, partant à la découverte de l'inconnu, jusqu'à me retrouver au sommet de la chute d'eau à proprement parler, haute d'une centaine de mètres, où je me suis abîmé dans une douce contemplation une heure durant, avant de perpétrer l'exploit de remonter la piste impossible jusqu'à la route, rentrer à Tad Lo, et me baigner une dernière fois dans sa belle rivière aux reflets d'argent.



 



 







Nous voici donc de retour à Paksé, où il n'y a décidément rien à faire de bien constructif, mais où enfin (!) ,  après deux semaines, nous avons pu dormir dans un vrai lit. Demain, nous reprendrons encore une fois nos cliques et nos claques, à destination de Ubon Ratchatani, en Thaïlande. Sabaïdi les amis!



2 commentaires:

  1. Dis donc faudra voir à me faire bronzer ce torse un peu :P ceci étant dit un grand merci pour cette nouvelle ballade visuelle grosses bises

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  2. J'avais pô vu ton com :)
    En tout cas, ça y'est, j'ai le même teint qu'eux! Je suis tout jaune!
    Bises de nous deux

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