Voici déjà deux semaines que vous êtes sans nouvelles de vos voyageurs préférés, et je veux bien croire que le temps vous paraît bien long... En toute modestie, évidemment. Laissez-moi donc vous expliquer le pourquoi du comment de ce mutisme prolongé et inhabituel. La raison en est simple: nous n'avons rien fait de particulier, et on s'est fait chier comme des rats morts... Holà! Holà! Du calme! Je plaisante bien entendu. En vérité, le fait est que des amis arrivaient cette semaine à Bangkok, et qu'ils croyaient que nous étions toujours dans l'est du pays. Alors, pour ne pas éventer la surprise phénoménale qui consistait à les attendre dans la guest-house que nous leur avions conseillé, il nous a fallu établir un silence radio, et ne rien dévoiler de l'endroit où nous nous trouvions en réalité. Ah ah ah! Machiavel, sors de mon corps, maudit malandrin!
Mais revenons un peu en arrière, voulez-vous? Sinon, vous n'allez rien pigé à la suite des évènements, ça va vous soûler, vous allez bouder mon blog, ça va m'énerver, je vais vous pourrir, vous allez m'en vouloir, et ce simple malentendu s'achèvera dans un bain de sang, lorsque excédé par votre odieux comportement, j'irai me venger en massacrant des bébés thaïs tout mignons, qui n'ont rien à voir avec cette histoire. Vous voulez vraiment avoir la mort de ces bébés sur la conscience? Non? Bon, alors... Poursuivons.
Nous avons donc quitté le Laos en bus, le coeur léger et la queue frétillante, heureux comme tout de revenir après quatre mois d'excursions, dans ce beau pays que nous avions tant aimé auparavant. Malheureusement, la transition n'aura pas été si facile. Il nous aura d'abord fallu passer la frontière, où cette fois nous n'avons pas pu échapper au backchich douanier de deux dollars, pour nous acquitter du tampon de sortie du territoire! Amère mésaventure qui nous emplit de rage, et qui fut suivie de près, pour ma part, par une coriace intoxication alimentaire dont je vous épargnerai les détails sordides, mais qui m'a laissé, au bout de cinq jours, affaibli, exsangue... non, plutôt vidé, je dirais. Ubon Ratchatani n'aura donc pas été une étape glorieuse de ce voyage, mais nous avons néanmoins trouvé la force et le courage de nous promener un peu, de profiter de nouveau de la ferveur d'un marché de nuit thaïlandais, et de nous mettre sérieusement à écrire. En effet, Samia se livre de plus en plus à son carnet de voyage hautement introspectif; quant à moi, poussé par vos multiples encouragements et autres compliments concernant ma plume, j'ai la fierté de vous annoncer que je me suis lancé dans l'écriture d'un roman de Fantasy. Bon, ce sera un peu trash, je préfère vous prévenir, et c'est d'une difficulté sans nom il faut bien l'avouer, mais j'arrive au terme de mon premier chapitre, et cela ne me semble pas particulièrement mauvais. Enfin, on verra...
Après Ubon, nous nous sommes
rendus à Surin, où il n’y avait pas grand-chose à faire non plus. Nous ne nous
y sommes donc pas éternisé, et sommes repartis aussi sec pour Bangkok. A bien
des égards, la capitale Thaïlandaise est l’une de nos destinations préférées de
ce voyage. Je sais que nous répétons sans cesse ne pas aimer les grandes
villes, et que nous les fuyons comme la peste le plus possible, mais Bangkok
est, et restera une exception de taille. Ce ne sont pas tant l'effervescence, le dynamisme et l'architecture incroyable et chaotique qui nous attirent, que les possibilités infinies qui s'offrent au voyageur de passage comme à l'expatrié au long cours. Premièrement, cette ville ne dort jamais. Il existe certes des lieux d'une tranquilité à toute épreuve, comme Thewet, où nous avons l'habitude de nous poser, mais de nombreux quartiers touristiques offrent services, prestations et déchéance 24h/24. Nous en sommes même venus à apprécier Khao San Road et le Rambutrit Village, c'est pour dire! Ensuite, les gens sourient tout le temps, et sont d'un naturel curieux et prévenant, ce qui les pousse à systématiquement venir en aide aux gens égarés, ou à répondre à nos questions avec politesse et affabilité. Enfin, la nourriture est tellement bonne, et accessible en tous lieux et tous moments, que cela en devient grotesque. Et je ne parle pas de la propreté et du respect de l'environnement qui règnent ici. Non, vraiment, Bangkok est une ville où il fait bon vivre.
Ayant déjà visité la plupart des temples qui nous intéressaient lors de notre premier séjour, nous nous sommes plus concentré sur l'aspect culturel de la ville. Ainsi, d'entrée de jeu, je suis allé me faire tatouer "J'aime ma maman" sur le biceps dans une impasse sombre avant d'aller danser sur un tube d'Annie Cordi. Ah non, désolé maman, c'est un cauchemard que j'ai fait dernièrement... Je vous laisse découvrir le vrai tatouage en photo. Après cela, nous nous sommes perdus dans les immenses centre commerciaux qui pullulent en ville, léchant les vitrines de luxe sans discontinuer, puis nous avons retrouvé Stan, l'ex de Samia (qui parle dorénavant couramment le thaï), qui nous a fait découvrir avec ses amis un quartier de la ville que nous ne connaissions pas: Silom, ou l'Antre de la Perdition. On y trouve de tout, mais surtout de jeunes péripatéticiennes alpaguant le badaud par groupes de dix ou quinze, deux rues "réservées" aux homosexuels, qui feraient pâlir de jalousie n'importe quel gay du Marais à Paris, et bon nombre de Lady-Boys, créatures nocturnes mi-hommes, mi-femmes, mi-démons, et re mi-femmes derrière, dont les plastiques parfaites ont de quoi concurencer nos rachitiques Miss France, qui paraissent en comparaison bien fades... et moches en fait. Vous aurez compris que les Cathoys, comme on les appelle également, exercent une fascination étrange sur les hommes, d'autant plus qu'on ne sait pas toujours à quoi on a affaire. C'est très troublant. On se retrouve à mater éhontément une bombe atomique, moulée dans une tenue très provocatrice, pour s'apercevoir au final qu'elle parle comme James Earl Jones (Dark Vador pour les intimes)... Je n'ai pas de photos à vous proposer de cet épisode peu honorable, mais je vous promets d'en glisser quelques images dans la prochaine vidéo.
Nous avons aussi épanché, un peu (et enfin!), notre passion commune pour le cinéma, enallant voir dans des salles luxueuses aux sièges confortables, le très divertissant "Oz, The Great and Powerful", et l'excellent "Django Unchained", de Q. Tarentino, dont les incroyables performances de Samuel L. Jackson, Christophe Waltz, et Léonardo Di Caprio me laissent encore aujourd'hui pantois. Cela fait un bien fou. Nous avons récupéré au fil de nos rencontres un bon nombre de très bons films, mais le cinéma reste le cinéma, non?
J'en arrive à l'épisode mentionné en début d'article. Un couple d'amis, Marianne et Thomas, sont arrivés à Bangkok sans savoir que nous les attendions de pied ferme, et leur surprise fut grande quand nous les accueuillîmes, caméra au poing et sourire aux lèvres. Bon, ils n'avaient dormi que cinq heures en deux jours, et nous avons lâchement profité de leurs fatigue pour leur faire faire un tour en ville, mais ils étaient contents! Si, si. Surtout quand nous sommes montés dans un taxi conduit par un chauffeur aviné, qui ne devait pas avoir passé son permis de conduire, et que nous nous sommes rendus gaiement à Nana pour leur montrer le marché du sexe des Lady-Boys. Bon, entre nous, je pense que Thomas a apprécié... Cela fait un bien fou de revoir des têtes connues après tant de mois de voyage, vous n'avez pas idée. Malheureusement, nos soucis de visa ont eu raison de nos retrouvailles, et nous nous sommes quitté bien vite, mais nous nous retrouverons d'ici deux semaines dans les îles, une fois qu'ils auront visité le nord du pays et que nous serons revenus du Laos. Donc, d'ici là, je vous dis Sawat Di Khrap les amis! Quant à vous, fidèles lecteurs, je vous propose de revenir bientôt sur ce blog pour de nouvelles aventures.
"J'aime ma maman" aurait fait nettement plus sexy, que ton machin !
RépondreSupprimerHéhéhé, je me doutais que tu allais tiquer... C'est purement subjectif chère maman, purement subjectif...
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