mardi 15 avril 2014

Freo en force


Hey mates ! How you going ? It’s such a long time ! Sorry, but i’ve been really busy lately… Did you miss me ? Yeah of course, i know…




Ok, plus sérieusement, je n’avais pas que ça à faire, non mais oh ! Voici donc avec un « léger » retard la suite de nos aventures australiennes, à savoir notre quotidien dans la petite ville de Fremantle, alias Freo, où nous avons séjourné et travaillé ces derniers mois. Mais avant de vous ennuyer avec notre train train journalier, laissez-moi revenir un peu en arrière, c'est-à-dire là où je vous avais laissé la dernière fois, sur la dernière ligne droite de notre périple sur la côte ouest. Ready ? Sure ? So let’s go !




Si vous vous rappelez bien nos péripéties, nous venions d’essuyer quelques revers mécaniques avec Mushi, notre super van customisé. Et même si les sublimes paysages de la côte ouest nous faisaient oublier nos déboires, nous n’étions pas encore sûrs de pouvoir arriver vivants à Perth, notre destination finale tant espérée. Le fait est que nous n’étions pas au bout de nos peines, car en arrivant dans la petite ville de Geralton, toujours en compagnie de nos amis Paul et Audrey, nous dûmes nous confronter à un autre problème de taille : la REGO (registration) de notre véhicule arrivait à son terme, il nous fallait donc la renouveler au plus vite. Confiants malgré tout, après avoir bidouillé deux trois bricoles qui faisaient défaut, nous nous sommes présentés au contrôle technique, pour nous entendre dire que de nombreuses pièces devaient être changées.  Ni une ni deux, je me suis attelé à la tâche, moyennant de nouvelles dépenses non désirées, et nous avons du nous présenter le jour même de l’expiration, pour enfin nous voir attribuer une nouvelle REGO d’un an, ainsi que de belles plaques du Western Australia (les plus pratiques pour revendre son véhicule). Une bonne chose de faite, encore une fois de justesse !




Après quoi nous avons repris la route, de plus en plus proches du but, désireux tout de même de voir les derniers joyaux de ce trajet. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés dans le « Pinnacles Desert », une petite portion de désert, en plein milieu du Bush, parsemée de formations rocheuses monolithiques. De loin, on pourrait croire à des termitières, ou des fourmilières, pour les plus petites érections pyramidales, mais ce sont bien des rochers aux formes pour le moins incongrues, qui sortent ça et là d’un beau sable doré. Seul hic au tableau, les milliers de mouches qui voulaient nous dévorer vivants, poussant Samia à revêtir son poncho moustiquaire. A part ce léger détail, et le fait que la visite est un peu courte, cela vaut vraiment le détour, pour ceux qui s’aventureront un jour en ces terres désolées.












Plus loin, à quelques dizaines de kilomètres seulement de Perth, se situe le parc Yanchep. Loin d’être exceptionnel par sa beauté, il attire pourtant tous les week-ends des foules de citadins désireux de prendre le large le temps d’une journée ou deux. De grasses et vertes pelouses bien entretenues descendent en pente douce vers un lac abritant de nombreuses espèces d’oiseaux, tandis que des familles entières de canards viennent quémander de la nourriture aux touristes de passage. Nous y aurons vu également nos deux derniers kangourous avant la ville, mais plus encore, un jardin de bambous et d’eucalyptus offre le spectacle incongru d’une dizaine de koalas ensommeillés. Bon, cela ne fait pas rêver, me direz-vous, des koalas qui dorment, c’est pas super méga excitant… Et bien si, figurez-vous ! C’était super, et nous y sommes restés deux bonnes heures, espérant voir l’une des peluches se redresser d’un bond pour exécuter prestement des mouvements d’arts martiaux, tant ces mini Ewoks ressemblent à des moines Shaolin en pleine méditation. Mais non. On a cru en voir un bouger à un moment, mais je crois que c’était une illusion d’optique habilement orchestrée par ce petit vicelard.















C’est donc après un florilège d’aventures plus pittoresques les unes que les autres, de frayeurs, de danger, de joie et de sensations fortes, que nous sommes enfin parvenus à Perth. A vrai dire, nous n’avons que traversé la ville, pour mieux retrouver nos amis dans la petite et magnifique station semi-balnéaire de Fremantle, et y goûter un repos bien mérité. Pour la petite histoire, Freo est un ancien comptoir colonial qui fleurit grâce à la main d’œuvre des convicts, et plus spécialement durant la ruée vers l’or locale. L’architecture est apparemment unique en Australie, et s’enorgueillit de nombreuses bâtisses Victoriennes et Edouardiennes. Plus tard, une importante communauté de ressortissants italiens se forma, de telle sorte que certains la surnomment Little Italy. Le centre-ville est tout à fait charmant, pubs de cachet et galeries d’art côtoient de près de mignonnes petites églises et de somptueux restaurants chics, le tout en bordure de mer et disposant de belles plages toutes prêtes à vous accueillir chaleureusement Le résultat est assez enchanteur, et nous fûmes soulager de voir que notre retraite pour les mois à venir allait se dérouler dans un tel cadre.










De plus, et ce n’est pas un argument négligeable à nos yeux, Freo est un repaire d’artistes de tous horizons et de toutes disciplines. Des magasins aux galleries, des statues en bronze disséminées dans toutes la ville aux fresques et grafs qui en recouvrent tous les murs, autant vous dire que nous nous y sommes immédiatement plu. Et c’est sans parler des artistes de rue, que ce soient les saltimbanques du marché le week-end ou les musiciens qui se produisent à n’importe quelle heure du jour et de la nuit sur les trottoirs ou dans les pubs, Fremantle vibre des clameurs enjouées des foules et des passants, transpire des notes et des couleurs, et ne ferme les yeux que très tard pour dormir. Certes, vu le nombre de zicos, la compétition fut rude pour ma pauvre Samia, mais elle ne se démonta pas et retourna aussi sec faire du busking, gagnant étonnamment moins d’argent qu’à Darwin, mais toujours un peu plus que ses voisins de trottoir. Bon, pour ceux qui n’ont pas suivi le début, le busking n’est pas une forme de prostitution, mais bien le fait de faire la manche en jouant de la musique, hein ? Non, mais que les choses soient claires, car mes propos pouvaient porter à confusion…




























Niveau potes, nous avons eu le plaisir de retrouver Paul et Audrey, qui nous avaient devancé, ainsi que Caro et Max, les foufous de Broome, ou encore Anaëlle et Jeff. Ce fut également l’occasion de rencontrer d’autres voyageurs forts sympathiques, tels que le flamand Sappe, Champi le gitan retapeur de vans, Alice et Julien, Mathilde et Joana, les baroudeuses intrépides avec qui nous aurons passé de belles soirées gustatives, après avoir écumé les poubelles des supermarchés. Et surtout Sylvain, le breton à la tignasse de lion, le dernier de la bande à être resté, charpentier de son état, avec qui nous nous sommes bien rapprochés. Car en effet, peu de temps après ces retrouvailles, tous sont partis, les uns après les autres, n’ayant pas forcément besoin de s’attarder pour bosser et refaire le plein des comptes en banque. La palme de la soirée de départ revient d’ailleurs à Caro, la toute première à nous avoir abandonné. Peut-être est-ce du au fait que nous ayons commencé à boire vers 10 heures du matin, que nous ayons pris le soleil toute la journée, ou que les succulents sushis maison de Paul et Audrey ne soient pas bien passés… Quoi qu’il en soit, nous étions ronds comme des billes, et le départ de Caro pour l’aéroport fut un interminable sketch à mourir de rire et d’émotions. Nous nous en souviendrons. Un grand merci à vous tous pour les bons moments passés ensemble, et une spéciale dédicace à nos sauveurs du Bush, qui mettent le feu à l’Amérique Latine à l’heure qu’il est…



 
















Une fois les amis partis, la récréation finie, et plus aucune envie de dormir dans Mushi, les choses se sont un peu accélérées. En une semaine, nous avons trouvé une logeuse adorable, Mandy, vivant avec son grand gaillard de fils Oscar et sa chienne Lulu dans une petite maison de banlieue, plus précisément dans le quartier de Coolbelup, à Cockburn (ils ont de ces noms, je vous jure). Disposant d’une chambre indépendante à l’extérieur du patio, nous devions partager la cuisine et la salle de bains, mais Mandy étant quelqu’un de particulièrement cool, elle ne s’offusqua jamais de nos horaires… particuliers, ni de nos mœurs étranges de français braillards et délurés. Samia et elle sont devenues d’ailleurs très proches. A peu près au même moment, j’ai dégoté un boulot de serveur dans un restaurant italien, le Tabella, où l’exigence en matière de service laissait parfois à désirer, mais où j’ai su me distinguer, au milieu d’une équipe composée presque exclusivement d’italiens. Un gros big up au staff, notamment Enzo, Tanya, Mattia, Marcello, Andrea (bientôt papa !), Claudia, Federico, Zoe, Bella, et le staff de cuisine, Angelo, Jeff, James, Jerry et Codie.










Ce ne fut pas toujours évident, loin de là, mais au bout de deux semaines, j'y étais comme un poisson dans l'eau, en venant même à me remémorer le sabir local. He! Che volete? Le paste non si mangiano coi pedi, ma con le mani! No? Une belle carte, plein de gâteaux, de bons vins, que pourrait bien demander le peuple? Peut-être un peu plus de considération de la part de certains clients australiens bobos, mais fort heureusement, de nombreux autres appréciaient mes compétences et ma douce folie. Notamment un charmant couple de Québécois, Dominique et Jonathan, accompagné de leurs ravissantes petites princesses Charlotte et Olivia, qui sont vite devenus mes clients préférés. Bisous à vous! De son côté, Samia mit un peu plus de temps à trouver du boulot, mais finit par être prise à deux pas du restau, dans une épicerie de quartier... tenue par Ali... un Turc! La blague... Venir à l'autre bout du monde pour finir par bosser pour le rebeu du coin! Ah, ironie, quand tu nous tiens! Surtout que malgré tous les produits divers et variés que l'on pouvait y trouver, la demande la plus forte venait d'ados pré-pubères, pour des cream chargers, autrement dit les mini bonbonnes de gaz utilisées pour les siphons à chantilly, ou pour gonfler des ballons et se shooter avec. Donc, à défaut de s'être prostituée, Samia s'est retrouvée dealeuse de gaz...







Et c'est ainsi que se sont écoulés trois longs mois, durant lesquels nous dormions le matin, bossions l'après-midi et le soir, et regardions des séries la nuit. Il y a pire, c'est certain, mais le confort soudain que nous procurait notre nouvelle maison, en dur, l'électricité à volonté, internet, des toilettes et des douches chaudes, nous a lentement mais sûrement aspiré, jusqu'à en devenir tristement casaniers. Certes, nous nous sommes autorisés quelques sorties à la plage, quelques promenades au parc avec la chienne, quelques barbecues avec Veronica et Robert, des expats bien installés dans les environs, quelques sauts depuis les falaises de Point Walter, et quelques visites dans les différentes collocs de Sylvain (entre autres une maison de hippies remplies de cochons), mais la fatigue du au piétinement incessant de nos boulots respectifs nous poussait la plupart du temps à demeurer chez Mandy, au calme, devant nos ordis. C'est pourquoi après avoir finalement quitté nos jobs, retapé un peu notre vieux Mushi et délaissé nos lap-tops, nous nous sommes lancés dans un road trip de deux semaines à la découverte du sud-ouest. Mais ça, c'est une autre histoire, qui devrait paraître d'ici peu, si vous êtes sages. Avanti!







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